Sur le vif

Égypte : des pro-Morsi dispersés dans le sang

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 14 Aout 2013 à 13:21



Les forces de l'ordre égyptiennes ont commencé à déloger de force les pro-Morsi qui, depuis six semaines, campent sur plusieurs places du Caire. L'assaut a été lancé mercredi 14 août.

Rassemblés pour demander le retour du président Mohamed Morsi, actuellement en détention, des milliers d'Egyptiens ont du faire face à une évacuation des plus violentes.

Les pro-Morsi ont été pris par surprise par les bulldozers des forces de l’ordre car les autorités avaient promis des « sommations » afin de laisser partir ceux qui le souhaitaient, en particulier les femmes et les enfants, ce qui n'a pas été le cas.

Moins de trois heures après les premiers tirs de grenades lacrymogènes, de nombreuses victimes sont déjà à déplorer. L'AFP a comptabilisé 43 cadavres dans un hôpital de fortune. Les Frères musulmans parlent de 500 morts et d'au moins 9 000 blessés alors que le ministère de la Santé fait état de 13 morts, dont 5 parmi les forces de sécurité, et 98 blessés.

Sur le plus grand campement, situé près de la mosquée Rabiya Al-Adawiya, la police a lancé l'assaut et poursuivait son action pour déloger les manifestants. La place Nahda, plus petite, est désormais « totalement sous contrôle », a annoncé le ministère de l'Intérieur, deux heures après le début de l'opération. A l'inverse, à ce moment là, la répression policière se poursuivait sur la place Rabaa.

Déterminés à ne rien lâcher, certains pro-Morsi ont tenté d'établir un nouveau camp sur la place Mustapha Mahmoud. Mais les policiers et militaires comptent bien les en empêcher. « Ce n’est pas une tentative de dispersion mais une tentative d’écraser d’une façon sanglante toute voix opposée au coup d’Etat militaire », a dénoncé Gehad el-Haddad, un porte-parole des Frères musulmans, sur Twitter.

La confrérie dont est issu le président Morsi a appelé «les Egyptiens à descendre dans la rue pour arrêter le massacre ». En réponse, le nouveau gouvernement a annoncé que le trafic ferroviaire en direction et depuis Le Caire était interrompu.

Depuis la destitution du président Mohamed Morsi, le 3 juillet, les violences entre ses partisans et les anti-Morsi ainsi qu'avec les forces de l’ordre ont déjà fait plus de 250 morts avant cet assaut sanglant des autorités. La situation ne fait qu'empirer. Le pays est loin d'être sorti du chaos.

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