Sur le vif

Discriminations à l'embauche : les bonnets d'âne remis à Courtepaille et AccorHotels

Rédigé par Imane Youssfi | Mercredi 15 Mars 2017 à 13:03



Myriam El Khomri, ministre du travail, à la conférence « Halte aux discriminations selon les origines » le 14 mars 2017 - © Twitter : Myriam El Khomri
Le ministère du Travail s'est décidé à désigner nommément deux mauvais élèves pour discriminations à l’embauche en France. Lors de la conférence « Halte aux discriminations selon les origines » co-organisée par le ministère, l’Association française des managers de la diversité (AFMD) et Les entreprises pour la cité (LEPC) mardi 14 mars, Myriam El Khomri a pointé du doigt les groupes Courtepaille et AccorHotels, jugeant qu’ils présentaient « un risque élevé de discriminations » à l’embauche.

Le groupe hôtelier et de restauration faisait partie des 40 entreprises de plus de 1 000 salariés ciblées par la campagne de « testings » menée entre avril et juillet 2016 par le ministère du Travail.

Le ministère a annoncé avoir reçu une à une les entreprises ciblées et a demandé aux 12 mauvais élèves de présenter un plan d’action pour y remédier. Le cabinet Vigeo Eiris a passé au peigne fin les dispositifs et méthodes mis en place par les entreprises concernées. Celles apportées par Courtepaille et AccorHotels n’ont pas été jugée satisfaisantes, poussant la ministre du travail Myriam El Khomri à rendre public leur identité, lesquelles avaient été gardé secrètes le temps de leur laisser la possibilité de mettre en place un plan d’action.

Cette décision de porter « le cas de ces deux entreprises est porté à l'attention du Défenseur des droits ». « Si dans les jours ou les semaines qui viennent, ces entreprises produisent des éléments nouveaux attestant d’un changement de comportement, je le ferai savoir publiquement. Il n’est jamais trop tard pour améliorer les choses et ma porte reste ouverte », a-t-elle ajouté.

Courtepaille et AccorHotels ont été surpris par cette annonce. Le groupe AccorHotels a souligné auprès de l'AFP que près de 122 nationalités étaient présentes dans ses quelque « 1 635 hôtels en France » et que les résultats de ce testing ne reflètent pas la réalité puisqu’il aurait été réalisé sur 38 de ses hôtels. Courtepaille, quant à lui, s'est dit « surpris d'être cité de cette manière dans ce rapport car ils ont été présentés en novembre comme "bon élève" pour le très bon travail de recrutements et de non-discrimination, notamment au sein du siège ».

Lire aussi :
Discriminations : le gâchis des talents coûte 150 milliards d’euros à la France
Un tiers des chômeurs face aux discriminations à l’embauche
Discriminations : les candidats aux noms étrangers triment pour un emploi
Les diplômes n'effacent pas les discriminations à l'emploi des Maghrébins