Sur le vif

Deux ans après leur rencontre historique, le message du leader chiite d'Irak au pape François

Rédigé par Lina Farelli | Lundi 7 Aout 2023 à 08:00



Deux ans après le voyage historique du pape François en Irak les liens entre le souverain pontife et l'ayatollah Ali Al-Sistani continuent d'être cultivées. Le leader spirituel chiite d’Irak a adressé une lettre de réponse à celle du pape, qui avait marqué en mars les deux ans de leur rencontre, présentée comme « une étape importante sur le chemin du dialogue interreligieux et de la compréhension entre les peuples ».

« Cette importante rencontre a incité de nombreux adeptes des religions musulmane et chrétienne, et même d'autres, à faire preuve d'une plus grande tolérance et d'une coexistence pacifique avec ceux qui diffèrent d'eux par leur religion et leurs convictions », écrit Ali Al-Sistani dans sa lettre adressée au pape en juillet mais rendue publique début août.

« Je partage votre avis sur la nécessité de déployer davantage d'efforts pour défendre les opprimés dans diverses parties du monde, ceci en notant que les tragédies que de nombreux peuples et groupes ethniques et sociaux subissent en de nombreux endroits en Orient comme en Occident sont le résultat de persécution intellectuelles et religieuses exercées contre eux », poursuit-il.

« La suppression des libertés fondamentales et l'absence de justice sociale jouent un rôle dans l'émergence de certains mouvements extrémistes qui n'hésitent pas à s'en prendre à ceux qui diffèrent d'eux par la pensée ou la croyance », admet le leader chiite, considérant qu'il est « important pour chacun d'accorder une plus grande attention à la réparation des abus (...) et de travailler autant que possible afin d'atteindre un degré décent de justice et de tranquillité au sein de la société car cela contribuera certainement à réduire les phénomènes de haine et de violence en général ».

« La collaboration et l'amitié entre croyants de différentes religions sont indispensables pour cultiver non seulement l'estime mutuelle, mais surtout la concorde qui contribue au bien de l'humanité », avait alors fait valoir le pape, estimant qu'il est du devoir des responsables religieux « d'encourager les responsables de la société civile à œuvrer à l'affirmation d'une culture fondée sur la justice et la paix, en promouvant des actions politiques qui protègent les droits fondamentaux de chaque personne ».

Lire aussi :
Le voyage du pape François en Irak vu par un musulman
En Irak, le pape François a « redonné confiance en un peuple qui tient à se reconstruire par lui-même »
« La fraternité est plus forte que le fratricide » : ce qu'il faut retenir du voyage historique du pape François en Irak