Religions

Aïd al-Adha 2025 : un abattoir temporaire installé à Béziers, une première avec le soutien de la mairie

Aïd el-Kébir 1446/2025

Rédigé par | Jeudi 5 Juin 2025

Les musulmans de Béziers et des alentours souhaitant accomplir le sacrifice du mouton pour l'Aïd al-Adha pourront désormais compter sur la présence, pour la première fois, d'un abattoir temporaire. Son responsable détaille pour Saphirnews le dispositif en place, pleinement soutenu par la municipalité et la préfecture.



Selon l’avis relatif à la liste des abattoirs temporaires agréés pour la durée de l'Aïd al-Adha 2025 et publié dimanche 1er juin, 41 structures ont été autorisées à opérer à travers la France au cours des trois jours de la fête musulmane qui débute vendredi 6 juin. Dans l’Hérault, trois abattoirs ont été agrées et l’une d’elles se trouve à… Béziers. Une première dans cette commune dirigée depuis 2014 par le maire divers droite Robert Ménard.

L’initiative, qui fédère les cinq lieux de culte musulmans de la ville, est portée par l’Association culturelle des Français musulmans de Béziers (ACFM), gestionnaire de la mosquée Arrahma. « Un rêve » devenu réalité pour son président, Ousalam Arbi. « Ça fait longtemps qu’on rêve de mettre en place ce projet donc maintenant, on dit hamdoulilah », déclare-t-il d’emblée à Saphirnews.

Un dispositif soutenu par la municipalité et calqué sur celui de Montpellier

Le maire, toujours ferme dans son intention de se représenter pour un troisième mandat en 2026, « nous a surpris. Il nous a reçus, il a vu que tout était en règle et il nous a aidés en prêtant des tables, des barrières… Franchement, nous le remercions pour son soutien, mais aussi le préfet de l’Hérault et le sous-préfet de Béziers », assure Ousalam Arbi.

L’ACFM s’est calquée sur un dispositif similaire déployé depuis dix ans à Montpellier. Un abattoir provisoire est agréé sur le site de Grammont, sous la supervision de l'association La Bergerie Languedocienne, représentée par Mohammed Seddiki. Son aide a donc été des plus précieuses.

Installé 215, Chemin rural 112, l’abattoir de Béziers, qui ouvrira ses portes aux musulmans vendredi 6 juin, a une capacité d’abattage maximale de 1 000 moutons sur trois jours, avec un coût par agneau s'élevant à 350 €. « On ne devrait pas dépasser les 800 moutons. On veut bien faire les choses pour la première année » afin que la demande de renouvellement de l’agrément se fasse sans difficulté chaque année, comme à Montpellier, insiste Ousalam Arbi, qui entend aussi prévenir l'abattage clandestin. Une pratique délictueuse passible de six mois d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.

Le projet d’abattoir pérenne enterré

Pendant très longtemps, c’est un abattoir pérenne, « en dur », que les responsables de l’ACFM cherchaient à mettre en place. Sans succès. « Nous avons sollicité le maire il y a deux ans dessus, il n’a pas donné suite », indique Ousalam Arbi. Par ailleurs, un tel projet demande un gros investissement pouvant aller jusqu’à « un demi-million d’euros et plus ». Surtout, l’autorisation d’abattage doit être renouvelée tous les ans. « Personne n’est prêt à mettre autant d’argent en prenant le risque chaque année de ne pas obtenir une autorisation », indique notre interlocuteur.

« L’Aïd al-Adha est une fête très importante pour les musulmans, alors nous sommes contents que le problème soit résolu à Béziers et j’espère que ça pourra être le cas partout en France. » L’appel au boycott du sacrifice des moutons pour l’Aïd el-Kébir, Ousalam Arbi en a entendu parler mais ne le soutient pas. « Nous aussi avions le même discours avant. On voulait que l’Etat fasse ce qu’il faut pour que nous puissions pratiquer notre religion mais nous, qu’est-ce qu’ont fait ? L’erreur ne vient pas que des autorités, les musulmans sont aussi responsables de la situation », estime-t-il, rejoignant ainsi les voix de ceux qui appellent à un dialogue « constructif et transparent » avec les représentants de l’Etat pour espérer pallier au manque criant d'abattoirs agréés pour l'Aïd al-Adha.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur