Religions

A l'inauguration du Centre européen du judaïsme, Macron rappelle le sens de la laïcité

Rédigé par Benjamin Andria | Mercredi 30 Octobre 2019 à 10:45

Devant un parterre d'élus et de personnalités politiques et religieuses venues inaugurer le Centre européen du judaïsme mardi 29 octobre, Emmanuel Macron a rappelé le sens de la laïcité, une « valeur d’union parfois dévoyée par ceux qui veulent semer la haine et le combat ».



C'est en grande pompe, ans la soirée du mardi 29 octobre, que le Centre européen du judaïsme (CEJ) a été inauguré dans le 17e arrondissement de Paris. Le président français Emmanuel Macron s'y est déplacé pour inaugurer les 5000 m² de ce comolexe organisé autour d’une synagogue affichant une capacité d'accueil de 600 personnes.

Médiathèque, salle de conférence de 600 m² décorée de marbre noir et de dorure, salles de spectacle, d’exposition et d’études, ce « lieu d’échanges » tel que le décrit Joël Mergui, président du Consistoire israélite central, entend être une « vitrine du judaïsme européen », un atout dans « la lutte contre l’antisémitisme ».

Ce projet, qui remonte à plus de 10 ans, « a pour ambition d’être le plus grand centre culturel du judaïsme en Europe », a rappelé le chef de l'Etat. Pour le consistoire, ce sera avant tout « un lieu d’ouverture qui permettra, au-delà de l’aspect religieux, de mieux connaitre l’histoire, les fêtes, la culture, et toutes les nuances et sensibilités qui font la richesse de la communauté juive française », qui porte les cicatrices des attentats contre une école juive à Toulouse en 2012 et de la prise en otage de l’Hypercasher à Paris en 2015. « Je voulais montrer, ici, que la communauté croit en son avenir », a déclaré Joël Mergui, qui a aussi condamné « le lâche attentat contre la mosquée de Bayonne ».

Ne pas céder la laïcité à « ceux qui veulent semer la haine et le combat »

A l'heure où des hommes et femmes tentent de malmener la laïcité pour la diriger comme une arme contre l'islam, comme en témoigne les débats autour de l'interdiction du voile lors de sorties scolaires adoptée par le Sénat, le président français a profité de cette occasion pour rappeler le sens de la laïcité en France, qui n'est « ni la négation du fait religieux ni un outil qui lutte contre les religions ».

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« La laïcité est d’abord un principe de liberté dans le respect de l’ordre public. La laïcité est un principe d’égalité. Croire ou ne pas croire ne pourrait être une cause de discrimination. La laïcité est un principe de fraternité, une forme de civilité française », a-t-il ajouté, avant de déplorer que « cette valeur d’union est parfois dévoyée par ceux qui veulent semer la haine et le combat ».

Emmanuel Macron a assuré avoir « une pensée amicale et républicaine pour nos compatriotes gravement blessés » lors de l'attaque contre la mosquée de Bayonne.

« La République fait bloc autour d’eux. Comme elle fait bloc autour de ses enfants quand l’obscurantisme et l'intolérance apparaissent », a-t-il déclaré.

Une « prière pour la République » a été faite sous la conduite du grand rabbin de France Haïm Korsia.

Bâti dans un arrondissement qui compte, selon des estimations, un quart de citoyens juifs sur les 173 000 habitants, le Centre européen du judaïsme a coûté 15 millions d’euros. « Trois millions proviennent des pouvoirs publics, 2 millions par l’État sous le quinquennat de Sarkozy et 1 million de la région. Cinq millions sont issus de fondations et trois millions de mécènes et de donateurs privés. Le reste est financé par des emprunts », a fait savoir Joël Mergui. Un appel aux dons est ainsi encore ouvert.

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