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Religions

« République et Religions » : l'appel du pied de Paris Sud aux cadres musulmans

Rédigé par Mérième Alaoui | Mardi 29 Septembre 2015 à 08:00

           

L’université Paris-Sud-Claude Monet, lance une nouvelle formation à destination d'un large public, mais plus particulièrement aux cadres religieux et associatifs musulmans, pour décortiquer les liens entre la République française et les diverses religions. Cette initiative vient s’ajouter à la douzaine d'offres qui ont émergé dans le reste du territoire ces derniers mois.



Dernière ligne droite avant la fin des inscriptions à Paris Sud. Enseigner aux cadres musulmans les nuances du droit, sans nier la sociologie et l’histoire des religions, est une demande qui émane du Bureau des cultes du ministère de l’Intérieur qui souhaitait voir augmenter le nombre de formations du type en France, en particulier en Ile-de-France.

Le diplôme universitaire (DU) « République et religions » proposée par l’université Paris Sud s’ouvre ainsi ce 1er novembre en partenariat avec l’Institut européen en sciences des religions (IESR). Le projet a été lancé bien avant les attentats de janvier à Paris, mais les événements ont accéléré les démarches, nous souffle-t-on.

Comment garantir la liberté d’expression sans porter atteinte à la liberté religieuse ? Comment le régime de laïcité garantit-il la liberté religieuse dans l’espace public, dans les services publics ou à l’école ? Comment l’entreprise privée peut-elle garantir la liberté religieuse des salariés sans compromettre l’efficacité du travail à accomplir ? Autant de questions d’actualité auxquelles le droit français a des réponses mais face auxquelles des acteurs religieux ou associatifs se retrouvent souvent démunis.

Attirer un public diversifié

« L’objectif n’est pas d’attirer forcément un public étudiant mais des salariés qui sont confrontés à ces questions précises au quotidien », explique Brigitte Basdevant, la responsable pédagogique du DU. Les cours sont concentrés certains soirs par semaine et le samedi matin sur six mois, entre le 1er novembre et début avril, avec une seule session d’examens. « Nous avons reçu déjà 35 dossiers de candidatures, nous allons prendre le temps de rencontrer chacun des candidats dans le cadre d’un entretien », détaille la responsable, professeur de droit. « L’objectif de la convocation est de vérifier avant tout la motivation de l’étudiant. C’est le plus important. En quoi cette formation pourrait-elle l’aider dans son travail ? »

Malgré cela, les critères d’admission sont très ouverts. « Seul le bac ou équivalent est demandé. L’attention va surtout se porter sur la connaissance du français, pour une question de pratique. Il s’agit de s’assurer que l’étudiant va bien comprendre le cours ».

Le public visé est large mais avec une ambition particulière en ce qui concerne les cadres musulmans. « Evidemment, il n’est pas question de considérer que cela est une formation d’imams, mais il est vrai que si beaucoup d’imams étaient inscrits, ce serait une bonne chose. C’est ce que nous espérons dans tous les cas », poursuit Brigitte Basdevant. Il s’agit aussi d’attirer des responsables d’associations, le personnel hospitalier ou pénitentiaire, souvent démunis en ce qui concerne la gestion de conflits dans leurs services.

L'étude de la sociologie des religions

Pour le contenu, la faculté de droit a tenu à signer un partenariat avec l’IESR pour obtenir une formation complète. « Paris Sud est spécialiste du droit entre l’Etat et la religion, nous sommes davantage expert sur la sociologie des religions. Il nous a semblé impératif, en plus des connaissances techniques, d’amener de solides bagages sur l'histoire de toutes les religions et leurs relations avec la République », explique de son côté Isabelle Saint-Martin, directrice de l'IESR.

A l’issue de la formation, les étudiants devraient être armés pour accorder aux religions la place garantie par le droit, que ce soit dans l'espace public, les entreprises ou dans les relations entre particuliers et au sein des familles. L'objectif est aussi de les préparer à répondre aux interrogations de toutes sortes liées à la diversité des religions dans la République.





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