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Sur le vif

Printemps arabe : le tour de l’Algérie ?

Rédigé par La Rédaction | Lundi 14 Février 2011 à 19:45

           


L’état d’urgence, en place en Algérie depuis 1992, devrait être levé « dans les prochains jours » a déclaré le ministre algérien des affaires étrangères, Mourad Medelci sur Europe 1, lundi 14 février. Un pas pour le gouvernement de Bouteflika.

Le 3 février dernier, le président (au pouvoir depuis 1999) avait déjà annoncé une levée du couvre-feu imminente. C’est désormais son ministre qui confirme l’information en précisant : « C’est le retour à l’État de droit qui permet de manière totale l’expression des opinions, mais toujours par référence à la loi. Les mesures exceptionnelles prévues par l’état d’urgence pourront être levées, mais la lutte contre le terrorisme sera encadrée par des lois. »

Les choses semblent donc s’accélérer en Algérie. La CNDC (Coordination nationale pour le changement et la démocratie), mouvement d’opposition algérien créé le 21 janvier à la suite des émeutes contre la vie chère, appelle depuis quinze jours la population à manifester, sur le modèle des précédentes révolutions tunisiennes et égyptienne.

Samedi 12 février, 2 000 à 3 000 personnes ont défilé dans les rues d’Alger, la coordination veut organiser ces manifestations tous les samedis « jusqu’à ce que le régime tombe ». Une ambition partagée par le parti d’opposition Rassemblement pour la culture et la démocratie : pour son porte-parole Mohsen Belabes, les manifestations vont servir à « maintenir la pression ».

Le président de la Ligue algérienne des droits de l’homme et membre du CDN, Moustepha Bouchachi, a déclaré au magazine Marianne que les marches allaient se dérouler tous les samedis « à 11 heures, de la place du 1er-Mai à la place des Martyrs ». « Nous devons avancer, doucement mais sûrement, comme un pays qui a connu une guerre civile. Nous ne pouvons pas adopter le modèle égyptien car il nous faut briser le mur de la peur et du silence », a-t-il précisé.

Pour Luis Martinez, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales de Sciences Po, interrogé par lemonde.fr, le mouvement en Algérie pourrait « durer plus longtemps qu’ailleurs » car le pays ne dépend pas autant du tourisme que l’Égypte ou la Tunisie. Et il n’est pas évident, pour le chercheur que la capitale sera suivie par d’autres villes de province, car « Alger a pendant longtemps été considérée comme une ville frondeuse, emplie de révoltés et de manifestants, et dans laquelle le reste du pays ne se retrouve pas forcément ».


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