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Sur le vif

Naufrage dans la Manche : les inhumations prises en charge par l'Etat, les associations alertent

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 1 Décembre 2021 à 12:47

           


© Wikimedia/Mstyslav Chernov/Unframe
© Wikimedia/Mstyslav Chernov/Unframe
L'État prendra à sa charge l'inhumation des 27 migrants décédés le 24 novembre lors du naufrage en Manche de leur embarcation à destination du Royaume-Uni. C’est l’annonce qui a été faite, mardi 30 novembre, par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. L'État « travaillera avec les communes qui acceptent d'accueillir les défunts », a-t-il ajouté, en indiquant qu'il s'agissait d'une demande du chef de l’Etat Emmanuel Macron.

En revanche, la France ne prendra pas en charge les demandes de rapatriements de corps si les familles en font la demande, a précisé à l'AFP l'entourage de Gérald Darmanin, soulignant que les pays d'origine peuvent le faire.

Cette tragédie est la plus meurtrière survenue en Manche. Elle a non seulement relancé les tensions entre Paris et Londres au sujet de la lutte contre les traversées clandestines de la mer qui sépare les deux pays mais elle a également relancé les débats sur la responsabilité des pouvoirs publics dans l’accueil des migrants en France comme au Royaume-Uni.

« Ce drame était redouté par nos associations qui alertent depuis des années sur les risques pris par les personnes exilées pour aller en Grande-Bretagne faute de voies légales et sécurisées de passage, ou faute d’accès à une procédure d’accès à l’asile en France », ont alerté une vingtaine d’associations dans une tribune parue sur France Info mercredi 1er décembre.

« La France doit maintenant tirer les conclusions du drame survenu le 24 novembre : arrêter les actes de maltraitance, proposer des systèmes de mise à l’abri tout le long du littoral, autoriser les personnes exilées à déposer une demande d’asile ou de séjour en France, négocier d’arrache-pied avec la Grande-Bretagne des voies légales et sûres de passage », déclarent-elles. « Au lieu de dépenser des millions supplémentaires dans la surveillance de la frontière comme l’ont proposé les ministres de l’Intérieur réunis dimanche à Calais, il faut offrir à ces personnes la possibilité de se construire un avenir, et connaître la paix. »

Avant de conclure : « Ne pas le faire serait se rendre complice de nouveaux drames, de nouveaux morts. Les associations signataires appellent encore une fois les autorités à s’engager dans un dialogue constructif avec nos associations et tous les acteurs concernés. »

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