Depuis des années, la siroperie Meurens basée à Aubel, dans la province de Liège, certifie ses produits halal. Pourtant, le sirop de Liège, comme les jus concentrés, est naturellement halal : sa recette de fabrication, principalement composée de fruits, ne contient aucun ingrédient illicite.
« J’ai décidé de faire les démarches parce que nos clients nous demandent tout le temps si nous sommes certifiés. De nos jours, tout se mondialise, alors il faut pouvoir répondre aux attentes de différents marchés. J’ai notamment un client britannique qui revend ses produits en Malaisie, il était donc important que nous ayons la certification halal », s’explique le directeur Bernard Meurens, l'arrière-petit-fils du fondateur de la siroperie, auprès du journal local La Meuse.
Aucune considération religieuse n’a donc conduit à ce choix de nature purement économique, encouragé par l’Agence wallone à l’exportation (AWEX) : l’obtention du label halal permet aux entreprises de booster leurs ventes vers les pays musulmans, particulièrement au Moyen-Orient, et satisfaire ainsi une demande du marché.
« J’ai décidé de faire les démarches parce que nos clients nous demandent tout le temps si nous sommes certifiés. De nos jours, tout se mondialise, alors il faut pouvoir répondre aux attentes de différents marchés. J’ai notamment un client britannique qui revend ses produits en Malaisie, il était donc important que nous ayons la certification halal », s’explique le directeur Bernard Meurens, l'arrière-petit-fils du fondateur de la siroperie, auprès du journal local La Meuse.
Aucune considération religieuse n’a donc conduit à ce choix de nature purement économique, encouragé par l’Agence wallone à l’exportation (AWEX) : l’obtention du label halal permet aux entreprises de booster leurs ventes vers les pays musulmans, particulièrement au Moyen-Orient, et satisfaire ainsi une demande du marché.
Une fausse polémique qui excite les islamophobes
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Sauf que Meurens doit désormais faire face à une déferlante islamophobe à laquelle l’entreprise familiale ne s’attendait surement pas à l’occasion du renouvellement récent de la certification halal. Tout est parti d’un article de La Meuse dans lequel la journaliste déclare que la décision de « halaliser » le sirop Meurens date de la semaine du 3 août alors qu’il est certifié halal « depuis plusieurs années », rapporte mercredi 12 août L’Avenir.
Mais plusieurs jours se sont écoulés entre-temps. En quelques heures, « l’information » a fait le tour de la fachosphère qui noie les sites du groupe Sudpresse, qui détient La Meuse, par un tsunami de critiques acerbes contre Meurens dans l’espace des commentaires. Les responsables ont beau répéter à souhait que la recette et donc le goût, au même titre que le packaging, n’ont absolument pas changé, des internautes et des clients se déchaînent contre la marque jusqu’à lancer des appels au boycott.
Une affaire qui rappelle, en France, le cas de Marmiton. Le site de cuisine avait décidé de publier des recettes de plats orientaux tout au long du mois du Ramadan 2015. C’était sans compter l’avalanche de réactions haineuses sur les réseaux sociaux contre cette initiative.
Le sentiment d’incompréhension règne du côté de Meurens. « C’est comme la nécessité d’avoir un label casher pour vendre en Israël. D’ailleurs, l’AWEX, l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers, pousse les entreprises à certifier leurs produits halal pour ouvrir de nouveaux marchés et ainsi créer de l’emploi! C’est de la folie d’être montré du doigt de cette manière ! », s’offusque Clément Meurens, administrateur délégué de l’entreprise.
Mais plusieurs jours se sont écoulés entre-temps. En quelques heures, « l’information » a fait le tour de la fachosphère qui noie les sites du groupe Sudpresse, qui détient La Meuse, par un tsunami de critiques acerbes contre Meurens dans l’espace des commentaires. Les responsables ont beau répéter à souhait que la recette et donc le goût, au même titre que le packaging, n’ont absolument pas changé, des internautes et des clients se déchaînent contre la marque jusqu’à lancer des appels au boycott.
Une affaire qui rappelle, en France, le cas de Marmiton. Le site de cuisine avait décidé de publier des recettes de plats orientaux tout au long du mois du Ramadan 2015. C’était sans compter l’avalanche de réactions haineuses sur les réseaux sociaux contre cette initiative.
Le sentiment d’incompréhension règne du côté de Meurens. « C’est comme la nécessité d’avoir un label casher pour vendre en Israël. D’ailleurs, l’AWEX, l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers, pousse les entreprises à certifier leurs produits halal pour ouvrir de nouveaux marchés et ainsi créer de l’emploi! C’est de la folie d’être montré du doigt de cette manière ! », s’offusque Clément Meurens, administrateur délégué de l’entreprise.
La peur irrationnelle d’une « disparition » des traditions
« Je sais qu’il y a un climat d’islamophobie en Belgique en ce moment, mais pas à ce point-là », a confié Bernard Meurens.
Pour Hajib El Hajjaji, porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en Belgique (CCIB), cette réaction épidermique est « due à l'hystérie autour du halal. Les propos politiques ou médiatiques exacerbant des références musulmanes excitatoires comme "halal", "charia" ou "foulard" ont marqué nos sociétés qui se focalisent sur tout ce qui pourrait paraître comme étant favorable aux musulmans comme un échec de leur mode de vie qui conduirait à une disparition lente de leurs traditions ».
« Cela relève du cas clinique pour certains. (...) Ce produit artisanal, fait (aussi) à base de dattes (qui ne poussent pas en Belgique), est par nature une combinaison de l'Orient et de l'Occident. Et son succès a l'international apportera un plus en termes d'emploi et d'image positive de la Belgique a l'étranger », poursuit-il.
« Nos politiques ne prennent pas la mesure des conséquences très dommageable de l'islamophobie et de la haine de l'Autre. Il est urgent de mettre en place des projets de déconstruction des préjugés sur l'islam et les musulmans » et de « combattre les groupes xénophobes qui contaminent nos sociétés plurielles et les radicalisent », pour le porte-parole du CCIB. Fin juillet, l’association a déclaré une croissance de 94 % des actes islamophobes en Belgique entre 2011 à 2014. Une islamophobie qui, cette fois, porte directement atteinte à une entreprise familiale non musulmane.
Pour Hajib El Hajjaji, porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en Belgique (CCIB), cette réaction épidermique est « due à l'hystérie autour du halal. Les propos politiques ou médiatiques exacerbant des références musulmanes excitatoires comme "halal", "charia" ou "foulard" ont marqué nos sociétés qui se focalisent sur tout ce qui pourrait paraître comme étant favorable aux musulmans comme un échec de leur mode de vie qui conduirait à une disparition lente de leurs traditions ».
« Cela relève du cas clinique pour certains. (...) Ce produit artisanal, fait (aussi) à base de dattes (qui ne poussent pas en Belgique), est par nature une combinaison de l'Orient et de l'Occident. Et son succès a l'international apportera un plus en termes d'emploi et d'image positive de la Belgique a l'étranger », poursuit-il.
« Nos politiques ne prennent pas la mesure des conséquences très dommageable de l'islamophobie et de la haine de l'Autre. Il est urgent de mettre en place des projets de déconstruction des préjugés sur l'islam et les musulmans » et de « combattre les groupes xénophobes qui contaminent nos sociétés plurielles et les radicalisent », pour le porte-parole du CCIB. Fin juillet, l’association a déclaré une croissance de 94 % des actes islamophobes en Belgique entre 2011 à 2014. Une islamophobie qui, cette fois, porte directement atteinte à une entreprise familiale non musulmane.