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Sur le vif

Israël : la percée historique de la Liste arabe unie à la Knesset

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 18 Mars 2015 à 16:00

           


La Liste arabe unie est devenue la troisième force politique du pays, à l'issue des élections législatives qui se déroulées mardi 17 mars. La coalition est emmenée par Ayman Odeh (au centre).
La Liste arabe unie est devenue la troisième force politique du pays, à l'issue des élections législatives qui se déroulées mardi 17 mars. La coalition est emmenée par Ayman Odeh (au centre).
Véritable événement des élections législatives israéliennes, qui se sont soldées mardi 17 mars par la victoire de Benjamin Netanyahou, la Liste arabe unie est devenue la troisième force politique du pays, en obtenant 14 sièges au Parlement. Du jamais vu à la Knesset.

Emmenée par l’opiniâtre Ayman Odeh, un avocat de Haïfa âgé de 40 ans, la liste rassemble quatre partis politiques - communiste, islamiste, nationaliste - sans exclure de candidats juifs. « C'est un jour historique pour les Arabes », s’est félicité le leader du mouvement.

Les quatre partis de la coalition arabe comptaient 11 députés dans le Parlement sortant. L’union n’allait pas de soi entre des formations si idéologiquement différentes. Mais une nouvelle disposition les a conduits à surmonter leurs divergences et a annoncé leur alliance en janvier 2015. En 2014, la barre à franchir pour entrer à la Knesset est passée de 2 % à 3,25 %, sur proposition du ministre des Affaires étrangères, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman.

La mobilisation historique d'une minorité

Autre tour de force du numéro un de la liste arabe, avoir su mobiliser la minorité arabe d'Israël, qui représente 20 % de la population, habituellement grands abstentionnistes. Ayman Odeh, élu à la tête du parti communiste Hadash depuis quelques mois, a aussi réussi à faire vivre la campagne, notamment sur le plan médiatique. Pendant la campagne, il s’est adressé à tous ceux qui sont pour « l'égalité et la justice sociale ».

Ayman Odeh n'a pour l’heure pas indiqué qui il soutiendra pour le poste de Premier ministre, quand il sera reçu par le président israélien Reuven Rivlin. Il ne soutiendra en tous cas pas le Premier ministre sortant, Benjamin Netanyahou, ayant averti que la Liste arabe unie ne fera pas d’alliance avec ceux qui soutiennent l’occupation israélienne ou une guerre contre les Palestiniens.

Il pourrait en revanche soutenir le candidat de gauche Isaac Herzog, qui conduisait l'Union sioniste, en ne bloquant pas son investiture. « On écoutera d'abord ce qu'il a à nous proposer », a indiqué Ayman Odeh. En restant dans l’opposition, le parti pourrait en outre obtenir la présidence de commissions parlementaires, assure Ayman Odeh. Réponse dans les semaines à venir.

La victoire du Likoud laisse cependant un goût amer pour les partisans de la Liste arabe unie. Du côté des Territoires occupés palestiniens, cette nouvelle est mal accueillie. « Israël a choisi la voie du racisme, de l'occupation et de la colonisation, et n'a pas choisi la voie des négociations et du partenariat », a ainsi déclaré Yasser Abed Rabbo, le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). L'Autorité palestinienne a récemment annoncé qu'elle déposera plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) contre des dirigeants israéliens pour la dernière opération militaire menée contre Gaza et la colonisation de la Cisjordanie.

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