Interfaith Tour : les jeunes de Coexister font leur tour du monde

Ilan, Samuel, Ismaël, Victor et Josselin de Coexister avant leur départ pour l'Interfaith Tour.

Samuel, Ilan, Ismaël, Victor et Josselin ont des croyances différentes. Le premier est chrétien, le deuxième juif, le troisième musulman, quand le suivant est athée et le cinquième, agnostique. Mais c’est bien ensemble qu’ils ont décidé de faire un tour du monde. Membres de l’association Coexister qui regroupe des jeunes engagés dans le dialogue interreligieux, le but de leur voyage est clair : montrer que l’interreligieux est une arme efficace du vivre ensemble.

Coexister, créé en 2009 par Samuel, l’actuel président de l’association, passe à une étape supérieure avec l'Interfaith Tour . Ces cinq aventuriers, partis à la découverte des initiatives interreligieuses du monde entier, se sont envolés mardi 2 juillet pour dix mois de périples.

La carte de l'Interfaith Tour.

Nouvelle équipe

« Nous allons visiter 45 pays », font savoir les jeunes gens, la veille de leur départ. Depuis un an et « plus régulièrement depuis huit mois », l’association travaille sur ce projet de grande envergure qu’est l’Interfaith Tour. Après un tour en Palestine et en Europe, le groupe ira en Afrique, puis en Inde avant de rejoindre les Etats-Unis, nous détaille-t-on.

Les garçons resteront un mois dans cinq grandes zones, à savoir : Israël/Palestine, Liban/Turquie, Inde, Indonésie/Malaisie et les Etats-Unis. Si quatre étudiants (Samuel, Ismaël, Victor et Josselin) âgés de 19 à 22 ans seront du voyage du début à la fin, Ilan ne les rejoindra que lors des étapes dans ces zones. Il faut dire que la participation du doyen de l’équipe (28 ans), qui travaille en parallèle, n’était pas prévue. Car au départ, le participant juif était une participante : Rafaëlla, 18 ans. Elle n’est pas la seule à avoir annulé sa participation. C’est aussi le cas de Soufiane, de confession musulmane, remplacé par le jeune Ismaël, âgé de 19 ans.

« Pour des raisons familiales et personnelles », Rafaëlla et Soufiane se sont désistés. Deux semaines avant le départ, il a donc fallu trouver leurs remplaçants. Ismaël, qui préparait le prochain Interfaith Tour, a sauté sur l’occasion. « On a connu des moments difficiles mais on a réussi à se relever », commente Victor.

Un tour du monde à 100 000 €

Si l’équipe de ce tour interreligieux est constitué, son financement, d’un coût total de 100 000 €, n’est pas encore bouclé. « Il nous manque 45 %. Nous avons assez jusqu’à octobre. Après, cela deviendra difficile », fait savoir Samuel. Mais ils peuvent compter sur la mobilisation de leurs amis de l’association qui vont continuer à chercher des fonds pendant leur périple.

Pour l’heure, les sommes récoltées proviennent d’institutions comme le Secours catholique et de donateurs privés, sensibles au dialogue interreligieux. L’association a également lancé un appel aux dons sur le site Kiss Kiss Bank pour financer le projet.

Cette idée de Tour du monde interreligieux, une première en France, est développée en partenariat avec Sparknews, une plateforme mondiale mettant en avant des reportages journalistiques innovants. Dans cet esprit, le groupe compte bien rendre compte des initiatives interreligieuses qu'il pourra découvrir tout au long de son voyage. Billets, photos et vidéos témoigneront de leurs rencontres et seront relayés sur plusieurs médias, notamment sur Saphirnews.

L’interreligieux, « base du vivre ensemble »

L’Interfaith Tour vise, pour les jeunes hommes, à s’enrichir des initiatives interreligieuses menées aux quatre coins du globe. Des rencontres avec des associations et des responsables religieux impliquées dans le dialogue interreligieux sont au programme de ce tour du monde. Des rendez-vous ont d'ores et déjà été programmés. « Pour notre tour d’Europe, tout est très planifié », nous dit Josselin.

Côté hébergement, les nuits chez l’habitant seront privilégiées et Coexister a obtenu un partenariat avec un réseau d’auberges de jeunesse. Le soutien de trois organisations mondiales – le réseau jeunesse de Religion For Peace (RFP), la Tony Blair Faith Fondation (TBFF) et l’United Religion Initiative (URI) - les aideront également à s’organiser sur place, explique Samuel.

Les garçons pourront alors plus aisément mener à bien une action qui doit leur permettre de « mutualiser leurs rencontres avec des acteurs de l’interreligieux, de communiquer et de développer le concept de coexistence actif », résume Victor.

« Nous avons tous une passion de l’interreligieux », argue Ilan, qui estime qu’il est la « base du vivre ensemble ». « L’interreligieux est un moyen de développer une meilleure cohésion », abonde en ce sens Samuel. L’existence même de Coexister sonne comme une nécessité. Avec un tel tour du monde, l’idée est également de montrer que « les jeunes peuvent s’organiser » et que « dans un monde globalisé, la mondialisation peut nous amener quelque chose de positif », juge le président de Coexister.

Leur démarche a obtenu le soutien du ministère des Affaires étrangères et de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acsé). « Tous sont favorables à la démarche et nous encourage à continuer », fait savoir Samuel.

De retour en France, nos cinq globe-trotters prévoient, en mai et juin 2014, un tour de France pour exposer leurs expériences au plus grand nombre. Quant à l’Interfaith Tour, Coexister a l’intention de le renouveler chaque année. L’initiative de ces jeunes ne peut susciter que l’engouement alors que les religions sont de plus en plus présentées comme sources de conflits.

Site de l'Interfaith Tour