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Points de vue

Être un gars bien ou une racaille, une ligne de démarcation bien mince

Réflexion autour de la mort de Nahel

Rédigé par Omero Marongiu-Perria | Mercredi 5 Juillet 2023 à 13:30

           


Nahel est mort, tué d’une balle tirée à bout portant par un policier. Un pays est à nouveau déchiré, les camps politiques et idéologiques s’affrontent. La justice effectuera son travail, qualifiera les faits sur le plan juridique et les juges rendront leur verdict. Et on continuera les sempiternelles questions et idées tranchées : mais que font le parents ? Il faut les punir eux aussi ! Ce n’est pas à l’école d’éduquer les jeunes ! Quelle idée de laisser des gosses traîner tard le soir ! Où sont les pères ?

On pourrait noircir des tonnes de pages avec ces assertions et leurs corollaires en termes de demandes sécuritaires toujours plus croissantes. C’est là le discours des gens bien, des personnes qui ont tendance à projeter sur le monde leur propre expérience, leur éducation et leur cadre de vie. Ces éléments deviennent alors les critères absolus d’évaluation des autres et de la société. Pas besoin de lire les études de psychologie et de sociologie analysant les conditions de vie délétères, l’humiliation subie et ce qu’elle induit en termes de comportements à risques ou quels sont les ressorts des mobilisations collectives. Pas besoin de lire les analyses comparatives, au niveau international, en matière d’éducation et de réussite scolaire, des questions de sécurité, d’équité de la justice, des discriminations, quand bien même elles pointent du doigt la situation problématique de la France sur plusieurs de ces aspects. Pas besoin d’analyser la réalité objective que vit l’autre dans les cités et banlieues de l’Hexagone ; mon expérience vaut bien la sienne et, si moi j’ai réussi à être un gars bien malgré mes galères, pourquoi lui refuse-t-il de l’être ?

C’est une façon de psychologiser des problèmes de société complexes et profonds qui arrange un peu tout le monde, du citoyen lambda au responsable politique national, en passant par tous les détenteurs d’autorité aux niveaux intermédiaires. Elle permet d’évacuer une réflexion critique sur des réalités collectives toujours plus problématiques, des choix opérés depuis 40 ans par les gouvernements successifs en matière d’éducation, de santé, d’économie, de justice, avec leurs conséquences parfois désastreuses et les responsabilités politiques qui en découlent. Car la question est éminemment politique, elle touche le cœur de notre vision du monde, de la justice sociale, de la redistribution des richesses et de la solidarité envers les citoyens les plus fragiles.

Être un gars bien ou une racaille, une ligne de démarcation bien mince
Il est plus simple de projeter sur l’autre son propre parcours de vie, de gars bien ou qui a réussi à l’être, en stigmatisant celui qu’on réduit, de manière consciente ou non, à l’état de racaille. Le deuil de la mère de Nahel n’y a pas échappé ; ses larmes et ses rires sont passés au crible des contempteurs, des gens bien qui ont la capacité de décider comment doit se comporter une maman éplorée. C’est ce qu’on appelle l’atomisation : le collectif a été en grande partie détruit, celui qui permettait d’agir, de négocier, de revendiquer, de transiger, de s’asseoir autour d’une table et de discuter, parfois sur un ton vif mais avec des accords à la clef et des partages de droits et de responsabilités. Ne reste alors que l’individu dont les conditions de vie objectives le contraignent plus ou moins fortement : le logement et sa promiscuité, le type et les horaires de travail, le salaire, les charges, les transports, la famille, les membres de la famille élargie à charge, etc. Il y a déjà, ici, de quoi inviter à ne jamais se comparer aux autres en leur donnant des leçons de morale ou des injonctions parce que, nous, on a réussi à être des gens bien.

Dans son ouvrage La montée des incertitudes, paru en 2010, Robert Castel démontrait avec force comment le passage du capitalisme industriel au capitalisme financier s’est accompagné de la destruction des tous les grands collectifs qui soudaient les classes populaires. Ils alimentaient le sentiment d’appartenance, la conscience politique, la négociation avec les partenaires sociaux. Ils permettaient aussi de se projeter dans un avenir collectif. Ce temps est révolu et les quelques miettes qui perdurent du dialogue, d’une façon générale, se réduisent toujours plus au fur et à mesure que l’atomisation et l’injonction à être un bon citoyen, ou plutôt un « citoyen conforme », docile et ne causant pas de trouble, s’étend à toutes les sphères de notre vie.

Ordonner aux plus fragilisés d’être conformes à l’idée qu’on se fait du citoyen bien éduqué à partir de notre propre réussite, c’est déjà participer à leur humiliation

C’est là l’attitude d’une partie de la classe politique et de détenteurs d’autorité, à l’encontre des gens considérés comme pas bien, ceux qui ne sont pas « conformes ». Ordonner aux plus fragilisés, au plus isolés, d’être conformes à l’idée qu’on se fait du citoyen bien éduqué à partir de notre propre expérience d’individu lambda, de notre propre réussite, c’est déjà participer à leur humiliation. On voudrait qu’ils se comportent bien, ils devraient parler un certain niveau de langage, apprendre les bonnes manières et le respect d’autrui, selon les critères qu’on a en tête. Le plus fragile doit apprendre à maitriser sa colère, son ressentiment, ne pas insulter et ne rien dégrader, parce que ce n’est pas bien. C’est à lui de trouver la force d’objectiver ses conditions de vie, de voir le côté positif de son quotidien et de sa condition. C’est à lui de gravir les échelons et à s’adapter au système qui le discrimine, pas l’inverse. Ce discours fonctionne sur une partie des publics fragilisés qui ont réussi à devenir des gens bien et qui ne sont pas avares en leçons de morale ; nous sommes alors, sur le plan social, face à une sorte de transposition de la peur, au niveau personnel et familial, du regard du voisin et du qu’en-dira-t-on. Surtout, ne pas faire de bruit et ne pas provoquer la honte sur le groupe.

Certains gars bien, issus des quartiers, « modèles » de réussite, mettent ainsi en avant leur histoire personnelle pour conforter ce système injonctif à l’encontre des gars mauvais, de la racaille. C’est souvent le déficit de la figure d’autorité qui est pointé du doigt, et là encore, celle-ci est réduite à la dimension familiale, comme si toute la vie d’un jeune se résumait à l’autorité d’un père ou d’une mère. On évacue ainsi toute la part du déficit éthique et moral au sein des institutions et des politiques nationaux, avec toute la part de défiance qu’il entraîne au sein de la population, en particulier chez les plus fragilisés. C’est pour cela que l’injonction à être un gars bien, conforme et respectueux, est d’autant moins supportable lorsqu’elle émane d’un détenteur d’autorité, au sein d’une institution ou d’une collectivité.

D’une façon curieuse, plusieurs institutions religieuses françaises ont elles-mêmes relayé ce discours injonctif à l’adresse des parents sans une once de critique vis-à-vis des politiques. On peut y déceler, là encore, une forme de déni de la part d’institutions empêtrées dans des conflits incessants et autres affaires de corruption financière et morale.

Quand l’injonction provient de responsables politiques, de ceux-là mêmes qui contribuent à atomiser toujours plus les individus et à agir d’une façon délétère sur leurs conditions de vie, cela relève carrément de la volonté d’humilier avec arrogance. Celui qui n’a pas vécu l’expérience de l’humiliation ne pourra jamais vraiment comprendre ce qu’un individu peut ressentir, au fond de ses tripes, quand il se trouve face à un représentant quelconque de l’autorité abusant de son pouvoir pour le rabaisser, stigmatiser sa personne, son origine, sa condition sociale, sa famille, sans qu’il puisse réagir ni se défendre.

Dans un État de droit, le détenteur d’autorité possède un devoir supplémentaire par rapport au citoyen lambda

On pointe la déferlante de violence consécutive au meurtre de Nahel, à juste titre. La violence n’est jamais justifiable et, dans un État de droit, tous les conflits devraient se résoudre en faisant appel à l’autorité de la loi, dans toutes les situations, quel que soit le statut de la personne. Ce jeune devait a priori être présenté à un juge pour mineurs en septembre prochain pour refus d’obtempérer, avec peut-être à la clef une sanction. C’est le cours normal des choses dans un pays de droit, mais le policier, le détenteur d’autorité, lui a ôté la vie d’une façon a priori illégitime, comme certains de ses collègues l’ont fait à de nombreuses reprises pour des refus d’obtempérer au cours de ces dernières années. Les deux sont, quelque part, victimes d’un système qui casse le collectif, atomise, oppose, broie les individualités et fragilise toujours plus. Aussi, dans un État de droit, le détenteur d’autorité possède un devoir supplémentaire par rapport au citoyen lambda, c’est celui de l’exemplarité et du respect des règles, sinon c’est l’anomie.

Le président de la République a jeté dans la fosse aux oubliettes les propositions du rapport de l’ancien ministre Jean-Louis Borloo, l’un des rares politiques à avoir tenté de lancer une dynamique institutionnelle efficiente et pragmatique en direction des territoires les plus fragilisés de l’Hexagone. Il est demeuré sourd aux propositions et aux demandes de centaines de maires, ceux qui connaissent le mieux leur territoire local et sont en mesure d’éclairer l’action publique pour instaurer un dialogue social efficient.

Le ministre de l’Intérieur, pour sa part, affirme avec véhémence devant les médias qu’il n’y a « pas d’excuse sociale ». Des politiques et des médias s’enfoncent toujours plus dans le déni ; ils abordent la situation actuelle – comme celle des Gilets jaunes d’ailleurs, et d’autres mobilisations précédentes –, sous un angle purement psychologique et en atomisant les révoltés. Ils pointent du doigt la caractère illégitime de la révolte elle-même, le fait qu’elle ne possèderait pas de dimension politique, le défaut d’éducation des familles. Voilà comment on fait fausse route pour tomber dans un ravin d’explications erronées et farfelues dont les pseudo-experts en tous genres rivalisent sur les plateaux télévisés.

Passons en revue critique l’exigence d’exemplarité de la classe politique française

Le policier était-il un bon gars ? Une racaille ? Et le jeune ? La réponse à cette question est donc purement d’ordre psychologique ? Tout se jouerait uniquement au sein de la famille ? Eh bien, en la matière, la ligne de démarcation est bien mince et chacun peut tomber d’un côté ou de l’autre de la ligne en un instant. Alors, que le plus honnête des hommes se risque à jeter la première pierre. Mais, si la question est valable pour le gars bien ou la racaille lambda, elle devient alors encore plus importante pour ceux qui représentent des figures d’autorité pour la nation ! Si on monte à ce niveau, on pourrait passer en revue critique une bonne partie de l’exigence d’exemplarité de la classe politique française.

Par exemple, un chroniqueur devenu homme politique d’extrême droite, condamné multirécidiviste, partisan de la remigration et du tout-sécuritaire, voire du tir sur les révoltés, est-il lui-même un bon père ? Un bon gars ? Son fils aîné a été mis en examen en mai dernier pour avoir provoqué un grave accident en plein Paris sous l’emprise de l’alcool, blessant deux personnes. Heureusement pour lui, il ne se trouvait pas, à ce moment, face à un policier qui, suivant le nouveau protocole instauré en 2017, l’aurait a priori légitimement pointé avec son arme en lui tenant à peu près ce langage : « Souffrez donc, Monsieur, que je perforasse votre cage thoracique afin de stopper votre vilénie au sein de cette honorable cité. » Mais quelle éducation cet enfant a-t-il donc reçu de son père ? De quel côté de la ligne va-t-on les ranger ?

Le Garde des sceaux, qui demandait récemment aux parents des jeunes révoltés de « tenir leurs gosses » sous peine de sanctions pénales, faisait lui-même profil plus humble lorsque son fils a été mis en examen en début d’année pour violences conjugales, en s’exprimant ainsi : « En tant que père, je suis dévasté. J’ai une pensée pour la victime. (…) En tant que citoyen, je demande qu’on respecte ma vie familiale. » Peut-on cependant légitimement, cordialement, avec décence et déférence, se poser la question de l’éducation familiale de ce conjoint violent ? Quelle figure d’autorité paternelle a-t-il eu ? Eh oui, c’est bien dur de rester constamment du bon côté de la ligne, c’est peut-être un peu plus facile quand on possède les codes des gars bien. Le lecteur pardonnera le crime de lèse-majesté, on ne devrait pas s’attaquer d’une façon aussi téméraire à des gens bien sous tous rapports, n’est-ce pas.

*****
Omero Marongiu-Perria est sociologue et spécialiste de l'islam français.

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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par François CARMIGNOLA le 05/07/2023 20:56 | Alerter
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La critique faite ici envers le lieu commun du "où sont les pères ?", qui met le père de Nahel en parallèle avec Zemmour et Dupont Moretti est particulièrement bien venue. Et puis, on ne tue pas les "racailles" pour un refus d'obtempérer ou pour participation à des émeutes ! En gros, l'humiliation ici c'est partiellement la réduction au "type mauvais" par rapport au "type bien" et cela n'est pas acceptable, c'est certain. Ni pour l'un ni pour les autres...

Par contre il faut bien réaliser que le rapport à l'autorité a deux aspects suivant que l'autorité est présente physiquement ou non. On n'a pas besoin d'autorité pour ne pas rouler ivre ou dans une voiture volée : on doit savoir que c'est dangereux.
Dans le cas de Nahel il y a clairement un rapport à l'autorité présente, celle à laquelle on refuse d'obtempérer, il était sous le coup du reproche, et réitère à défaut de récidiver, ce qui lui coute la vie.

L'autorité est elle en cause dans ce cas? Avant enquête précise et jugement, on ne peut pas le savoir, mais on ne peut pas non plus refuser d'emblée le cas de la légitime défense du policier, qui mis en danger lui même et devant la mise en danger du public, n'aurait fait que son devoir.

On en vient alors à une autre vision de l'autorité: celle à laquelle on ne peut se résoudre à obéir malgré une injonction formelle accompagnée de menaces explicites. Courage ? Folie ? Refus absolu de l'"humiliation" ?
Merci de ne pas encourager, en adulte, ces comportements suicidaires là.....  

2.Posté par Rond LEDARON le 07/07/2023 23:19 | Alerter
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Comme d'habitude nos politiques montent sur leurs ergots en s'offusquant des lacunes des autres, jamais des leurs. Ben voyons, l'enfer c'est toujours cette altérité qui ne se rend pas compte des largesse de la république. Au diable la relégation, fruit d'une politique de peuplement qui ghettoise pauvres et/ou immigrés et leurs descendants. Au diable la mise au pilori de ces mêmes populations, du harcèlement policier continuel, de la reproduction sociale initiée par l'éducation nationale. Au diable le mépris et le paternalisme. Le déni permet de s'exonérer de toutes causes, donc d'imputer aux damnés de la Terre, tout les effets.
Responsabiliser les parents disent ils sauf dans certains compartiment de la vie tel que la sexualité ou l'on déposséde les parents de leur rôle en refilant moyens de contraception et pilules abortives aux jeunes filles mineures, sans référer à qui de droit. Responsabiliser en interdisant aux géniteurs de ne donner ne serait ce qu'une fessée, la violence étant par principe un attribut de l'état et de ses agents.
Bilan : parents déboussolés dans un système
Schizophrène.
L'autorité ne peut être respectée qu'à condition d'être respectable, c'est à dire de ne pas verser dans un autoritarisme qui ne peut que rebuter.

3.Posté par François CARMIGNOLA le 08/07/2023 10:12 | Alerter
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@ledaron vous avez une position ambiguë, voire contradictoire. En effet, la question de l'autorité se partage en deux conceptions: 1) celle de la "bonne" autorité, qui ne peut être respectée que si respectable qu'elle soit celle des parents ou de la police 2) en autorité de principe respectable à priori, qu'elle soit celle des parents ou de la police.
Si la police peut ne pas être respectable, du fait de ses errements, et bien c'est la même chose des parents, on en trouve des incestueux ou des djihadistes. Alors, vous êtes un progressiste ou pas ? Dites nous !

Pour vous rassurer, pour ce qui me concerne, je suis partisan de l'autorité à priori, dans tous les cas.

4.Posté par Vincent Goulet le 09/07/2023 09:09 | Alerter
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Merci pour ce papier, qui recadre de belle manière la question en la dé-psychologisant. La famille, c'est aussi et surtout du social. Chaque père, chaque parent, chaque personne ayant "autorité" sur des adolescents sait l'exercice difficile et toujours renouvelé que cela implique... Chacun est appelé à faire preuve d'humilité.
Parmi les ressources disponibles pour nourrir l'autorité "positive" et légitime, que Hannah Arendt distingue du pouvoir et de l'autoritarisme, il y a les ressources religieuses (non pas le moralisme des "bien observants" donneurs de leçon mais le rapport aux textes fondateurs et à la transcendance). Pourriez-vous développer sur ce point ?
Bien cordialement,

5.Posté par Rond LEDARON le 09/07/2023 09:36 | Alerter
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@françois,
Ne confond pas autorité légale et autorité légitime, même si les deux peuvent aussi se confondre . Dans un premier cas une autorité impose par les textes sa présence ( exemple, l'autorité que Pétain et de son gouvernement lors de la collaboration) autorité délégitimée par ceux (les moins nombreux) qui entrèrent en résistance. Dans un second cas une institution trouve toute sa légitimité dans l'assentiment que le peuple peut avoir vis à vis de celle ci. Le pouvoir ne peut légitimer son autorité par la force, il doit faire consensus pour pacifier les esprits.

6.Posté par François CARMIGNOLA le 09/07/2023 12:11 | Alerter
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@Bravo (c'est un euphémisme) pour la distinction légal/légitime en faisant allusion à Pétain, et donc à un état de guerre... Comme si vous actiez un état de guerre d'insurrection, sans doute dans votre esprit légitime, et en plus vous allez jusqu'à embrigader les parents dans un camp !
Rassurez vous, ce suicide éducatif et moral fut celui des parents des soixante huitards, l'identification des CRS aux SS étant du même ordre, sans parler de l'exigence que le fameux CRS, pour n'être pas un SS, accepte qu'on lui désobéisse, ce qui est naturellement l'essence de son métier...

Au sujet de l'assentiment à l'autorité, au risque de vous paraitre matérialiste, je dirais qu'il est lié au modèle économique adopté, et les gestionnaires des trafics généralisés dans bien des cités révoltées sont effectivement en conflit d'autorité avec la police, mais pour la bonne raison qu'ils doivent imposer la leur...

7.Posté par Rond LEDARON le 09/07/2023 14:42 | Alerter
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@françois,
État de guerre dis tu ?
La position carpette de la majorité des indigènes en dit long sur l'état d'esprit qui règne. Le général Patton n'a t'il pas dit qu'il préférait avoir une division allemande devant lui plutôt qu'une division française derrière lui. Bref, la légalité petainiste fut entérinée pas la légitimité que lui a conférée le peuple.
Le conflit d'autorité est surtout lié au modus operandi d'une police française exceptionnelle dans son fonctionnement, exception française qu'on ne retrouve pas ailleurs en Europe où les relation avec la population sont apaisées. Quand à la délinquance qui est le cœur de métier de la police, celle ci en tire une légitimité au centuple pour juguler les trafics ( y compris les trafics d'i influence des cols blancs ?) à condition de ne pas amalgamer l'immense majorité de ces quartiers qui n'aspirent qu'à la "normalité". Distinguer le bon grain de l'ivraie, une tâche visiblement ardue pour une police hexagonale saturée de préjugés

8.Posté par François CARMIGNOLA le 10/07/2023 19:04 | Alerter
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Je ne vois pas ce que Pétain vient faire là-dedans (une mélanchonnade peut être?) à part ce dont je parlais (une vieille méfiance envers la Police qui date des époques troubles, la justice tout aussi soumise à l'"Etat français" ayant depuis considérablement changée).

En parlant de l'exception française, on a vu ce que cela a donné l'année dernière en Suède, ou même en Grande Bretagne en 2011 (exactement l'affaire Nahel), sans parler des USA, après la mort de Georges Floyd...

S'il y a, non pas une exception, mais un tropisme français, il est là:
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/trafic-de-drogue-comment-la-france-s-est-couverte-de-points-de-deal-20220124

9.Posté par Rond LEDARON le 27/07/2023 18:08 | Alerter
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@françois,
Petain est ce personnage particulier de l'histoire de France qui vit un gouvernement légal se coucher sans résister devant l'envahisseur et ce en adéquation avec un peuple qui, dans son ensemble, legitima ses prises de décision. L'exception française se caractérise quand même, par des émeutes cycliques liées aux dépassements des individus de type policier. Nous y avons le droit depuis quelques décennies, chose que l'on retrouve pas forcément chez nos voisins.
D'ou un questionnement sur l'incapacité de nos élites et des institutions de pratiquer une introspection ( orgueil oblige ?), donc de trouver des solutions pour apaiser le pays.

10.Posté par François CARMIGNOLA le 01/09/2023 19:36 | Alerter
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Même si ce que vous dites est exact, à avoir qu'une majorité de Français se soumit en 1940 à l'ordre de la défaite, imposé (hélas, hélas) par une ex-gloire militaire qui abusa de la confiance qu'on lui portait, les émeutes et la haine de la police n'ont strictement rien à voir, comme je vous l'ai déjà dit.

D'autre part, je vous rappelle que les seuls vrais résistants à l'ordre pétainiste, les gaullistes, enjoignirent depuis Londres aux civils en France de ne pas commettre d'actes de désobéissance ou de révolte envers les forces allemandes, ce qui les aurait exposés à des massacres inutiles. La guerre se mène avec des soldats au sein d'organisations capables de vaincre, pas en bandes de misérables tout juste capable de justifier d'abominables exactions de la part de polices véritablement meurtrières et la comparaison CRS/SS n'en est que plus inacceptable et absurde.

Bref, l'inhumaine guérilla, qui se vainc par des violences envers les civils, comme par exemple la guerre d'Algérie l'a montré, ne peut être moralement justifiée. Car la guérilla algérienne fut vaincue par l'armée française, l'indépendance n'étant obtenue que parce qu'historiquement inévitable, et certainement pas à l'issue d'une victoire militaire.
Elle fut ensuite captée par une armée constituée en dehors des frontières algériennes, et qui commença par physiquement éliminer tous les responsables historiques de la résistance.
Ce qui fait que la légende de la résistance algérienne est en fait un mythe à un degré ...  


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