Politique

Tuerie à la préfecture de police : Macron appelle à construire « une société de vigilance » contre « l'hydre islamiste »

Rédigé par Benjamin Andria | Mardi 8 Octobre 2019 à 14:30



Plusieurs jours après la tuerie perpétrée au sein de la préfecture de la police de Paris, une cérémonie d'hommage aux quatre fonctionnaires assassinés a été organisée, mardi 8 octobre, dans les lieux mêmes du drame, en présence du chef de l'Etat, Emmanuel Macron. A cette occasion, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a remis la Légion d'honneur, à titre posthume, aux victimes, en présence des familles endeuillées.

« Vos collègues sont tombés sous les coups d'un islam dévoyé et porteur de mort, qu'il nous revient d'éradiquer », a déclaré le président. Promettant un « combat sans relâche » contre l'intégrisme, Emmanuel Macron a appelé « la nation toute entière » à « faire bloc sans relâche contre l'islamisme, ses idéologies qui ne reconnaissent ni nos lois, nos droits, notre façon de vivre ».

« Qu'un individu imprégné d'une telle idéologie puisse exercer dans le lieu où précisément l'on traque les individus dangereux est inconcevable, inacceptable », a-t-il déclaré.

« Savoir repérer » les signes de radicalisation

Pour « agir contre la radicalisation », les « institutions seules ne suffiront pas. L'administration et tous les services de l'Etat ne sauraient venir à bout de l'hydre islamiste », a indiqué le chef de l'Etat, appelant ainsi les Français à « se mobiliser » pour « savoir repérer à l'école, au travail, dans les lieux de culte, près de chez soi » les signes de radicalisation, désignés par « les relâchements, les déviations, ces petits gestes qui signalent un éloignement avec les lois et les valeurs de la République ».

« Une société de vigilance, voilà ce qu'il convient de construire. La vigilance, et non le soupçon qui corrode, la vigilance, l'écoute attentive de l'autre, l'éveil raisonnable des consciences », a-t-il précisé. « Ce n'est en aucun cas un combat contre une religion mais bien contre son dévoiement et ce qui conduit au terrorisme », a signifié également Emmanuel Macron. « Attaquer la racine, le terreau sur lequel prospère le terrorisme islamiste est tout aussi vital. (..) C'est un travail de longue haleine, toujours trop lent. Mais nécessaire, dont nous ne céderons rien, bien au contraire. »

« La lumière sera fait les interrogations levées, les responsabilités établies. La justice passera comme il se doit », a affirmé le président de la République. L'enquête se poursuit pour comprendre les motivations profondes du tueur, Michaël Harpon, et connaître l'état de la menace qui planent sur ses collègues policiers. L'homme, qui n'avait pas éveillé les soupçons de sa hiérarchie, travaillait depuis 15 ans en tant qu'informaticien au sein de la Direction du renseignement parisien (DRPP). Sa femme, qui a été placée en garde à vue, a été libérée sans charge retenue contre elle. Elle a décrit un « comportement inhabituel et agité » de son époux la veille de l'attaque, confirmé par son voisinage.

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