Politique

Régionales 2021 : ce qu'il faut retenir de ces élections largement boudées

Rédigé par Lina Farelli | Lundi 21 Juin 2021 à 11:55



Une abstention historique. Les électeurs ont très largement boudé les urnes pour le premier tour des élections régionales et départementales dimanche 20 juin. Deux tiers d’entre eux (66 %) n’ont pas participé à ce double scrutin qui a été repoussé de trois mois en raison de l’épidémie de la Covid-19.

Les Républicains (LR) et leurs alliés s’en sont globalement bien sortis, particulièrement en Auvergne Rhône-Alpes avec Laurent Wauquiez (43,8 %), dans les Hauts-de-France avec Xavier Bertrand (41,3 %) dans le Grand Est avec Jean Rottner (31 %), en Normandie avec Hervé Morin (36,8 %) et en Ile-de-France avec Valérie Pécresse (36 %) et Christelle Morançais (34 %). Tous ont la particularité d’être les présidents sortants des conseils régionaux.

Quel score pour l’extrême droite ?

Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), la liste emmenée par Thierry Mariani, désormais au Rassemblement national (RN), a obtenu 36,4 % des suffrages face au candidat LR Renaud Muselier (32 %). Avec 17 % des voix, Jean-Laurent Féliza (EELV) a décidé de maintenir sa liste au second tour, non sans mécontenter la direction des Verts. Son secrétaire national, Julien Bayou, a appelé leurs électeurs à « faire barrage » au RN, « une menace pour la démocratie », menaçant le candidat d’une exclusion d’EELV s'il ne change pas d’avis.*

La PACA est la seule région où le RN est arrivé en tête du scrutin. Ailleurs, le parti est très souvent parvenu en deuxième position mais est en recul, très loin des scores réalisés aux régionales en 2015. Leurs candidats n’ont pas profité de l’abstention historique pour menacer des régions, ce qui n’est pas pour déplaire aux opposants de l’extrême droite.

*Jean-Laurent Féliza se retire finalement de la course électorale, diminuant ainsi les chances du RN à remporter la région face à Renaud Muselier.

Qu’en est-il de la gauche ?

En face, la gauche, particulièrement le Parti socialiste, a plutôt bien résisté. Elle arrive en tête dans plusieurs régions comme en Occitanie avec Carole Delga (39,5 %), en Aquitaine avec Alain Rousset (28,8 %), en Bourgogne-Franche-Comté avec Marie-Guite Dufay (26,5 %), en Centre-Val de Loire avec François Bonneau (24,8 %) et en Bretagne avec Loïg Chesnais-Girard (20,9 %). Là aussi, prime aux sortants : tous sont candidats à leur propre succession.

En Île-de-France, si Valérie Pécresse est bien arrivée première au second tour, la gauche unie pourrait bien menacer son poste dans la mesure où la liste LREM, arrivée en quatrième position, a décidé de se maintenir au second tour. Une liste rassemblant EELV (12,7 %), le PS (11 %) et La France Insoumise (10 %) va affronter leurs adversaires pour tenter de remporter une région où le RN, avec Jordan Bardella, est arrivé deuxième (13,1 %).

Un revers pour LREM

En revanche, du côté de la majorité présidentielle, le revers est grand alors même que de nombreux membres du gouvernement se sont impliqués dans les régionales, particulièrement dans les Hauts-de-France où la liste a été éliminée dès le premier tour. Au niveau national, le score de LREM s'élève à 10,6 % des voix seulement, contre 28,4 % pour LR, 19,3 % pour le RN, 15,8 % pour le PS et 13,2 % pour EELV. LFI ne réalise, quant à elle, que 5,2 % des suffrages selon les estimations Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions.

La droite obtiendrait entre 27,2 et 29,3 %, les listes conduites par le PS entre 16,5 et 17,6 %, le RN entre 19,1 % et 19,3 % et LREM autour de 10-11 %, selon Elabe pour BFM/RMC et Ipsos pour France Télévisions, Radio France et la Chaîne parlementaire.

Le second tour, tant des élections régionales que départementales, est prévu dimanche 27 juin. «  Faire gagner l’abstention, c’est faire perdre la démocratie. Nous devons tous, collectivement, la combattre », a lancé via Twitter le Premier ministre, Jean Castex, en guise d’appel au vote. « Ce n’est pas une formule, mais une exigence républicaine.  »

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