Politique

Présidence du CFCM : le recteur de la Grande Mosquée de Paris retire sa candidature au profit de Moussaoui

Rédigé par | Samedi 18 Janvier 2020 à 17:45

Qui sera le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) pour la période 2020-2022 ? La réponse devrait être connue dimanche 19 janvier. Une information est désormais certaine : Chems-Eddine Hafiz ne briguera pas la première présidence de l’institution, a fait savoir le recteur de la Grande Mosquée de Paris.



Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz. © FISOM7691 / CC BY-SA 4.0
Chems-Eddine Hafiz a annoncé, samedi 18 janvier, sa décision de retirer de candidature de la première présidence du Conseil français du culte musulman (CFCM) « afin de privilégier le consensus et la concertation, pour rappeler que nous devons faire prévaloir l’intérêt commun et ne pas agir à partir d’intérêts étroits ».

Déclarant vouloir se consacrer, ces deux prochaines années, à ses nouvelles fonctions de recteur de la Grande Mosquée de Paris, le successeur de Dalil Boubakeur a annoncé, par la même occasion, son soutien à la candidature de Mohammed Moussaoui à la tête du CFCM.

Le président de l’Union des mosquées de France (UMF), arrivée en tête des élections organisée en novembre 2019, a indiqué auprès de Saphirnews sa volonté ferme de briguer la première présidence du CFCM, eu égard aux résultats électoraux. Le litige dans la région Pays de Loire ayant été tranché après l’organisation d’un nouveau scrutin, samedi 11 janvier, sous l’égide du Commission électorale nationale du CFCM (COMELEN), l’UMF est fort de 18 élus. La fédération, proche du Maroc, « a la légitimité des urnes et elle est porteuse d’un projet de réforme », nous a-t-il récemment déclaré.

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Chems-Eddine Hafiz pourrait se réserver pour être le deuxième à présider le CFCM au nom de la Grande Mosquée de Paris, dans le cadre de la présidence tournante qui régit le fonctionnement de l’institution depuis 2013. Toutefois, l’avocat franco-algérien a une épine dans le pied, et non des moindres : il a, un temps, représenté le Front Polisario, mouvement militant pour l’indépendance du Sahara occidental (sud du Maroc), s’attirant les foudres du Maroc. Ceci lui avait déjà coûté la présidence du CFCM en 2013.

Le RMF, le grand perdant ?

Au moment de l'adoption des statuts du CFCM en avril 2019, il était annoncé un partage de la direction du CFCM entre la Grande Mosquée de Paris, le Rassemblement des musulmans de France (RMF) et le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) à tour de rôle, tous les deux ans, sur une durée totale de six ans.

La victoire de l'UMF aux élections a chamboulé la donne, au grand dam du RMF, présidé par Anouar Kbibech. La Grande Mosquée de Paris étant réfractaire à l'idée de voir deux fédérations proches du Maroc, l'UMF et le RMF, prendre toutes deux la présidence, le soutien de Chems-Eddine Hafiz en faveur de Mohammed Moussaoui signe comme un désaveu pour le RMF, qui pourrait être le grand perdant de l'histoire, bien qu'il soit une force plus importante au CFCM que le CCMTF au regard du nombre d'élus et de désignés. Les tractations entre les fédérations pour la désignation des présidents s'annoncent âpres.

Mise à jour dimanche 19 janvier : La composition du bureau national est desormais connue, Mohammed Moussaoui a été désigné à la présidence. Ce qu'il faut retenir de l'issue des élections du CFCM ici

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur