Société

Premiers États généraux du christianisme, à Lille

Rédigé par Leïla Belghiti | Samedi 25 Septembre 2010 à 00:00



Le christianisme tient ses États généraux à l'Institut catholique de Lille, depuis jeudi soir et jusqu'au 25 septembre, autour du thème central « Notre époque a-t-elle besoin de Dieu ? ». Une rencontre nationale, la première du genre, qui accueille des « personnalités de l'Église et de tout bord », à l'invitation du journal chrétien La Vie.

La première table ronde, « Quelle présence chrétienne dans le débat public ? », a attiré plusieurs centaines de participants.

Parmi les interventions, si celle de l'agnostique Mohamed Abdelatif a peu apporté au débat, celle du philosophe de « culture chrétienne mais non croyant » Yves Michaud, a été sans langue de bois : « je suis sidéré de l'état de la réflexion théologique, c'est-à-dire quasi rien », adresse-t-il à son auditoire quelque peu décontenancé. « Vous vivez les retombées de la théologie de la révolution », qui, aujourd'hui, ont pris une forme « soft », « Dieu, c'est l'amour d'autrui, le pardon ». Et le philosophe termine son discours par une invitation à « reconstruire le débat théologique ».

Les réflexions se sont poursuivies et ont débouché sur la place du christianisme dans la sphère publique, notamment sur le champ politique ou à la télévision, beaucoup soulignant un manque de visibilité. Le président du Secours Catholique, François Soulage, a souligné la nécessité de sortir de cette « sphère privée »«on veut nous cloîtrer », prenant l'exemple du Christ, qui a passé son temps à « déranger ».

La rencontre se veut sans tabous, toutes les questions sont permises : « Peut-on défendre l'Église à tout prix ? », « Peut-on dialoguer avec tout le monde ? » ou encore « Les chrétiens ont-ils un problème avec le sexe ? », « Les parents homos sont-ils des parents comme les autres ? »… Autant de thématiques qui ont tout intérêt à être abordées chez d'autres cultes, y compris musulman. Les organisateurs pourront, in fine, se féliciter du succès de ces premiers États généraux.

Seul bémol : difficile d'attirer la jeunesse, les participants étaient pour leur grande majorité du troisième âge.


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