Sur le vif

Plusieurs plaintes annoncées contre Laurence Rossignol

Rédigé par La Rédaction | Lundi 4 Avril 2016 à 08:00



Plusieurs associations antiracistes, indignées par les propos de la ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol sur les femmes musulmanes voilées, ont décidé de porter plainte contre cette membre du gouvernement de Manuel Valls, resté silencieux sur cette affaire comme le chef de l’Etat François Hollande.

Le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) a annoncé avoir saisi le procureur de la République « sur la base de la loi de 1881 et de la loi Taubira, pour dénoncer cette atteinte à la mémoire et à la dignité des personnes d'ascendance africaine ». Pour l’association, la ministre a commis « une quadruple faute » et réclame de fait sa « démission immédiate ». Une demande qui fait écho à la pétition en ligne signée à ce jour par plus de 32 000 personnes.

Le CRAN, qui a participé à un rassemblement samedi 2 avril devant le siège de RMC avec plusieurs autres collectifs, a aussi saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), « dans la mesure où Jean-Jacques Bourdin, comme Elice Lucet dans l'affaire Guerlain en 2010, n'a pas du tout réagi à ce dérapage. Or l'exigence de maîtrise de l'antenne, telle qu'elle figure dans le contrat signé par RMC avec le CSA, implique que le présentateur réagisse en pareil cas ».

Les Indivisibles, association organisatrice des Y’a Bon Awards, a décidé aussi de déposer plainte. « Nous avons chargé notre Conseil de poursuivre Mme Rossignol pour incitation à la haine raciale et religieuse », a-t-elle annoncé fin mars sur les réseaux sociaux.

De son côté, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a décidé de mener une action de groupe contre les propos de Laurence Rossignol et appelle, pour ce faire, « toutes les personnes se sentant visées par les propos de la ministre des Droits des femmes (…) à déposer plainte. Le CCIF assumera et organisera l’ensemble de la procédure, ensemble, avec toutes les structures qui veulent se joindre à cette initiative, contre le racisme d’Etat ».
« Ces propos ne pourraient être interprétés comme une énième maladresse sans conséquences », indique le CCIF. « C’est en prenant pleinement conscience de la portée de ce discours, assumée par une représentante de l’Etat, que chacun peut juger de la gravité des propos tenus, dans un contexte où les tensions politiques et les sentiments de rejet sont en recrudescence. Nous ne pouvons accepter qu’un tel discours puisse rester impuni, au plus haut niveau de l'Etat. Si tel était le cas, un nouveau pallier serait franchi en matière d'institutionnalisation du racisme et de l'islamophobie », ajoute-t-il.