La Kaaba, lors de la nuit du 27 Ramadhan 1430 (septembre 2009).
La Kaaba, lors de la nuit du 27 Ramadhan 1430 (septembre 2009).
Le soir même, c’était la nuit du Destin, meilleure que mille mois. 83 ans et quatre mois. La nuit durant laquelle les plus grands imams de La Mecque allaient finir la récitation du Saint Coran. J’allais prier mes premières tarawih à La Mecque.

Avec mon Coran, je suivais la récitation. Un vrai bonheur.

Celui qui tirait son épingle du jeu était Cheikh Soudais. Ses intonations et sa voix... Un régal pour les cœurs ! Masha Allah !

Après les prières de tarawih et de tahajjud, il finissait par des invocations et des supplications qui duraient une vingtaine de minutes. Plus de 2 millions de musulmans les ponctuaient par des « Amiiiiin ! » SubhanAllah ! Le paysage était magnifique, j’étais sur la terrasse (dernier étage de la Mosquée, au-dessus du parcours entre Safa et Marwa). J’étais donc en hauteur.

Je n’avais jamais vu un rassemblement aussi gigantesque de musulmans priant Alllah de toute ma vie. Presque intrigant car cela me rappelait les récits coraniques et prophétiques à propos du Jour du Jugement dernier. Tous face à notre Créateur. Nombreux, mais seuls face à nos actions. Il n’y a de puissance et de force qu’en Allah.

Et fatalement, lorsque le cheikh termina ses invocations et la dernière prière du witr, par les salutations, je me mettais à pleurer à chaudes larmes pendant cinq minutes, sans arrêt, telle une source d’eau qui jaillissait pour s’échapper de la terre, impatiente d’être au contact de l’air. Je me suis rendu compte de la puissance d’Allah car je me sentis (SubhanAllah) comme écrasé par Sa Grandeur majestueuse.

Un frère m’apporta un verre de zamzam et me réconforta en me tapotant l’épaule. Je bus et me lavai le visage. Et l’inexplicable se produisit. En même temps que je pleurais, je riais. J’étais heureux de pleurer ! Enfin, j’étais heureux que mon cœur ait été touché par la Miséricorde d’Allah. Al-hamdulillah.

Rédigé par Mohamed Salah le Samedi 13 Novembre 2010 à 00:38 | Commentaires (1)

Profil
Mohamed Salah
Le Prophète − paix et bénédiction d’Allah sur lui − avait dit un jour : « Me sera-t-il donné de voir mes frères ? »« Mais nous sommes là, Ô Prophète ! », répondirent ses compagnons. − « Non, vous, vous êtes mes compagnons. Mes frères sont ceux à venir qui m’aimeront et croiront en Allah et en Son Messager sans m’avoir jamais vu. » Qu’Allah fasse que l’on soit parmi ses frères et qu’on puisse le voir au Paradis. Amine.

Je suis Mohamed Salah, 25 ans, né à Paris. Musulman depuis ma naissance, j’espère l’être à ma mort. Il y a un an, presque jour pour jour, j’eus l’opportunité d’accomplir une 'umra pendant le mois de Ramadhan 1430 (en septembre 2009). Ce projet n’a été ni le fruit du hasard, ni un départ sur un coup de tête. C’était préparé. J’avais économisé, pendant quelque temps, pas mal de sous, pour payer mon voyage, l’hébergement, ainsi que celui de ma mère. Jusque-là, rien de bien méchant !

Avant de réserver ma place, je fis un benchmark (veille concurrentielle) de toutes les agences parisiennes qui proposaient le meilleur rapport qualité-prix. Le but était de m’assurer une logistique d’excellence. Ne pas se retrouver, par exemple, avec un hôtel délabré, pis encore, loin des mosquées sacrées (et quand je dis loin, c’est sur la base de 3, 5 ou 10 kilomètres...).

En somme, un voyage à La Mecque, qui plus est un pèlerinage, c’est comme un voyage au bled, ça se prépare longtemps à l’avance, sans aucune négligence ! Comme dirait mon oncle : « Pas de confiance dans le pays de la confiance ! »

Pourquoi ce voyage ?

Parce que j’étais arrivé à un moment de ma vie où j’avais besoin de renforcer ma foi, de voir certaines choses et de les ressentir. Parce que j’avais besoin de me retrouver. Parce que j’avais besoin de prendre du recul. Parce que j’avais besoin d’aller à la rencontre de cette terre qui a été foulée par des messagers qui ont, eux-mêmes, changé le cours de l’Histoire. Parce que j’avais sûrement voulu me rassurer et ancrer cette Histoire dans la mienne.

Pourquoi le raconter ?

Parce que je voulais partager à la Terre entière (rien que ça !), les deux semaines passées au pays des deux mosquées sacrées : la mosquée du Prophète, à Médine, l’Illuminée, et à La Mecque bénie. Mon but était de retranscrire ce que j'y ai ressenti, ma rencontre avec ces lieux chargés d’Histoire. Mais également les rencontres avec mes semblables, mes frères et sœurs en islam des quatre coins du monde. Je remercie d’ailleurs Saphirnews qui me permet de vous le faire partager.

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