La Mecque au matin.
La Mecque au matin.
Cette deuxième partie de mon récit énonce tout ce que j’ai vu et ressenti à La Mecque lors de cette 'umra.

3 h 30 du matin. Il était temps de se doucher et de s’habiller d’un vêtement blanc, exclusivement réservé aux hommes, composé de deux pièces identiques sans couture : le rida (haut) et l’izar (bas), essentiel pour accomplir la 'umra (petit hajj). Sa finalité est de ne pouvoir distinguer le riche du pauvre. Il n’y a pas de vêtements spécifiques pour les femmes, si ce n’est qu’elles doivent s’habiller convenablement (mastour) en laissant apparaître leur visage et leurs mains.

Nous sommes partis pour La Mecque en minicar à 4 heures pétantes. Étape préliminaire : le Miqat de Bir Ali à une quinzaine de kilomètres de Médine. C’est une mosquée où les gens venant de Médine doivent accomplir deux unités de prière et dire la déclaration verbale de l’intention d’accomplir le petit hajj ('umra) : « ALLAHUMA LABAIK UMRA. »

J’étais alors en état de sacralisation. Il ne me restait plus qu’à entonner la talbiya en non-stop jusqu’à ce que nous arrivions à La Mecque bénie :
« LABAIK ALLAHUMA LABAIK, LABAIKALA SHARIKA LAKA LABAIK, INNAL HAMDA WA NI3MATA LAKAWA MULK, LA SHARIKA LAK. »
« Me voilà, ô Seigneur, me voilà. Me voilà, Tu n’as pas d’associé, me voilà. En vérité, la louange et la grâce T’appartiennent ainsi que la royauté. Tu n’as pas d’associé. »

À chaque kilomètre parcouru, à chaque phrase de talbiya prononcée, à chaque battement de cœur, nous nous approchions. La route était fluide, le paysage, aride. Ni arbre, ni sable : que de la roche et des montagnes. Je me rappelais alors la Sira (biographie) du Prophète [PBSL] et de son émigration. SubhanAllah.

Ce qui me fit sourire, sur les routes, ce n’étaient pas les panneaux de circulation conventionnels (limitation de vitesse, indication de direction...), mais les panneaux sur lesquels étaient inscrits en arabe « Al-hamdulillah », « Staghfirullah », « SubhanAllah », « Il n’y a de Puissance et de Force qu’en ALLAH », « Attention à la vitesse, elle est l’habitude des faibles, Satan peut profiter de ce moment »... La sécurité routière « made in Saudia » ou le rappel (dhikr) – subliminal – profite à tous, surtout aux automobilistes !

Nous sommes arrivés à l’hôtel (situé à 300 mètres de la Mosquée) pour prendre les chambres et y déposer nos valises. Il est 9 heures du matin et nous entrâmes à la Sainte Mosquée pour accomplir la 'umra. Une prière à cette mosquée équivaut à 100 000 prières. Allahu Akbar !

Rédigé par Mohamed Salah le Jeudi 11 Novembre 2010 à 05:01 | Commentaires (2)

Profil
Mohamed Salah
Le Prophète − paix et bénédiction d’Allah sur lui − avait dit un jour : « Me sera-t-il donné de voir mes frères ? »« Mais nous sommes là, Ô Prophète ! », répondirent ses compagnons. − « Non, vous, vous êtes mes compagnons. Mes frères sont ceux à venir qui m’aimeront et croiront en Allah et en Son Messager sans m’avoir jamais vu. » Qu’Allah fasse que l’on soit parmi ses frères et qu’on puisse le voir au Paradis. Amine.

Je suis Mohamed Salah, 25 ans, né à Paris. Musulman depuis ma naissance, j’espère l’être à ma mort. Il y a un an, presque jour pour jour, j’eus l’opportunité d’accomplir une 'umra pendant le mois de Ramadhan 1430 (en septembre 2009). Ce projet n’a été ni le fruit du hasard, ni un départ sur un coup de tête. C’était préparé. J’avais économisé, pendant quelque temps, pas mal de sous, pour payer mon voyage, l’hébergement, ainsi que celui de ma mère. Jusque-là, rien de bien méchant !

Avant de réserver ma place, je fis un benchmark (veille concurrentielle) de toutes les agences parisiennes qui proposaient le meilleur rapport qualité-prix. Le but était de m’assurer une logistique d’excellence. Ne pas se retrouver, par exemple, avec un hôtel délabré, pis encore, loin des mosquées sacrées (et quand je dis loin, c’est sur la base de 3, 5 ou 10 kilomètres...).

En somme, un voyage à La Mecque, qui plus est un pèlerinage, c’est comme un voyage au bled, ça se prépare longtemps à l’avance, sans aucune négligence ! Comme dirait mon oncle : « Pas de confiance dans le pays de la confiance ! »

Pourquoi ce voyage ?

Parce que j’étais arrivé à un moment de ma vie où j’avais besoin de renforcer ma foi, de voir certaines choses et de les ressentir. Parce que j’avais besoin de me retrouver. Parce que j’avais besoin de prendre du recul. Parce que j’avais besoin d’aller à la rencontre de cette terre qui a été foulée par des messagers qui ont, eux-mêmes, changé le cours de l’Histoire. Parce que j’avais sûrement voulu me rassurer et ancrer cette Histoire dans la mienne.

Pourquoi le raconter ?

Parce que je voulais partager à la Terre entière (rien que ça !), les deux semaines passées au pays des deux mosquées sacrées : la mosquée du Prophète, à Médine, l’Illuminée, et à La Mecque bénie. Mon but était de retranscrire ce que j'y ai ressenti, ma rencontre avec ces lieux chargés d’Histoire. Mais également les rencontres avec mes semblables, mes frères et sœurs en islam des quatre coins du monde. Je remercie d’ailleurs Saphirnews qui me permet de vous le faire partager.

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