Sur le vif

Musulmans et juifs britanniques ensemble pour l’abattage rituel

Rédigé par La Rédaction | Mardi 11 Mars 2014 à 12:22



Les abattages rituels musulman et juif font débat au Royaume-Uni depuis les propos controversés de John Blackwell, le nouveau président de l’Association britannique des vétérinaires. Ce dernier s’est prononcé, jeudi 6 mars, pour l’interdiction de l'abattage religieux reposant sur l’égorgement des bêtes sans étourdissement préalable.

L’actuelle méthode provoque plus de souffrances aux animaux, a-t-il signifié dans une interview au Times, déclarant que les moutons peuvent rester conscients jusqu'à sept secondes après l'égorgement et jusqu'à deux minutes pour le bétail. Citant l’exemple du Danemark qui a interdit l'abattage rituel en février, il a estimé que le Royaume-Uni devrait « prendre le même chemin ».

Après ses déclarations, les responsables musulmans et juifs du pays sont rapidement montés au créneau. Dès le lendemain, le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB), la principale organisation musulmane britannique, s'est fendu d'un communiqué pour fustiger les propos de John Blackwell. Pour Shuja Shafi, secrétaire général adjoint de la MCB, ses arguments ne sont pas fondés car l’abattage halal « est une méthode d’égorgement avec laquelle le bien-être animal est au cœur des fondements ». « L’islam préserve le caractère sacré de la vie humaine et animale », a-t-il rappelé.

Dans un article coécrit avec un membre du Conseil des députés des juifs britanniques (DBO) dans The Guardian, il a également défendu fermement l’abattage rituel, source de moins de souffrances animales que les méthodes classiques d'étourdissement comme l’électrocution.

Selon Les Echos qui cite Times, plus de 600 000 animaux sont abattus toutes les semaines selon le rite halal et casher en Grande-Bretagne mais que la plupart des animaux tués selon le rite halal - un marché estimé à 2 milliards de livres - sont d'abord assommés. En revanche, cela n'est pas le cas pour la production de viande casher.

Le MCB réitère sa demande que les viandes halal et casher soient étiquetées au même titre que les autres viandes avec des précisions sur la manière dont les bêtes ont été égorgées afin d’aider les consommateurs à faire leur choix.

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