Culture & Médias

Les Plateformes Arts en Méditerranée de Vitry invitent les artistes des révolutions

Rédigé par Pauline Compan | Samedi 5 Novembre 2011 à 17:00

Art et révolution. La deuxième édition des Plateformes Arts en Méditerranée explore la relation entre le monde de l’art et la politique pour proposer au public de coupler spectacle vivant et débat intellectuel. Des soirées riches en perspective, sous le signe des révolutions arabes qui ont marqué l’année 2011.



« Nous ne pouvions pas passer à côté de ces révolutions arabes, le programme de ces deuxièmes Plateformes convie des artistes de toute la Méditerranée déjà engagés dans un processus révolutionnaire. Ils représentent l’expression de la liberté et des droits de l’homme. » Ramzi Choukair est franco-syrien, né à Beyrouth, au Liban. Cet acteur et metteur en scène est également le directeur artistique des Plateformes Arts en Méditerranée. Il a créé avec Gérard Astor, directeur du théâtre Jean-Vilar, à Vitry-sur-Seine (94), ce festival international qui se tient alternativement en Syrie et en France.

Cette année, l’événement a lieu en France, et Ramzi Choukair espère bien être en mesure de faire l’édition 2012 à Damas, dans un contexte politique apaisé. L’événement hexagonal se tiendra du 6 au 29 novembre 2011, dans la ville de Vitry. Des navettes, au départ de Paris, sont prévues pour amener le public parisien sur les lieux.

Un spectacle pour un débat

Si l’idée de base de festival est née d’une collaboration entre le théâtre Jean-Vilar et la Scène nationale de Damas, il s’ouvre désormais aux autres pays méditerranéens. Plusieurs artistes de différents pays vont se succéder tout au long de ce festival dans différentes catégories : danse, chants et, bien sûr, théâtre. Le spectacle vivant n'est-il pas le meilleur moyen de semer la graine révolutionnaire ?

« Un des temps forts de ce festival, c’est la soirée "Un nôtre monde" », explique Ramzi Choukair. Ce soir du vendredi 18 novembre, l’entrée sera libre et l’ambiance festive. Trois formations de musiciens vont occuper la scène pour trois heures de show qui promet d’être engagé. Au programme : le groupe égyptien El Dor El Awal présentera son répertoire jazz oriental alors que les Égyptiens de Beshir mêleront instruments occidentaux et folklore oriental. Et la surprise viendra sûrement du collectif rap Gaza Team, fondé par le Franco-Algérien Naili à l’occasion d’un voyage dans les Territoires palestiniens. Les MC Nour Abueed et Khaled Abuhmaid trouvent dans l’écriture un exutoire, pour une rencontre avec les DJ dunkerquois Diez et DJ Mourad qui promet d’être explosive. De jeunes musiciens de Vitry-sur-Seine devraient se joindre aux musiciens pour présenter au public leurs compositions réalisées lors d’une master class avec les artistes présents.

Dès le 6 novembre, les soirées vont s’enchaîner avec l’ouverture sur le spectacle de danse Symfonia du chorégraphe franco-algérien Kader Attou (également directeur du Centre national chorégraphique de La Rochelle, un des rares danseurs de hip-hop à avoir été ainsi reconnu institutionnellement, à l'instar de son acolyte Mourad Merzouki, à Créteil). La soirée d’ouverture sera complétée par un débat avec le directeur artistique, Ramzi Choukair, et le directeur du théâtre Jean-Vilar, Gérard Astor, qui devrait notamment parler de la pétition lancée en Avignon, cet été 2011, en faveur du mouvement de contestation populaire syrien.

« Chaque spectacle est suivi d’une table ronde ou d’un débat avec les artistes. Le but est de créer un lien entre la création et le public, ce qui s’est passé dans les pays arabes est très important et l’échange fait partie, de mon point de vue, de la création. » Ainsi, de la pièce chypriote Bash au spectacle tunisien The End, les Plateformes tentent de faire vivre un dialogue entre l’artistique et le politique.




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