Sur le vif

Les Philippines s'engagent vers une paix durable avec les musulmans

Rédigé par La Rédaction | Mardi 9 Octobre 2012 à 16:54



Pacifier le pays de tout mouvement insurrectionnel fait partie des engagements pris par le président Benigno Aquino , élu pour un mandat unique de six ans en 2010. Le gouvernement philippin a signé, dimanche 7 octobre, un accord-cadre avec le Front moro islamique de libération (MILF).

Le MILF, composé de 12 000 rebelles, est une organisation prônant l’autonomie des Moros, les musulmans des Philippines, et combattant pour l'indépendance de leur territoire dans le sud de l'archipel depuis des décennies.

Selon les termes de « l’accord préliminaire de paix », la province insulaire de Mindanao (sud), qui compte quatre millions de musulmans soit 20% de sa population, deviendrait une zone semi-autonome. Depuis l’époque des sultans musulmans, cette partie de l’archipel est effectivement considérée par le MILF comme leur territoire ancestral. Une partie du pouvoir serait ainsi transférée aux nouvelles autorités locales en échanges de quoi les membres de l'organisation séparatiste devront déposer leurs armes.

L’accord prévoit également une répartition plus juste et plus équitable des richesses minières de Mindanao (or, cuivre et autres minerais précieux), qui représenteraient un pactole de près de 312 milliards de dollars (240 milliards d'euros).

Cette décision, tant attendue, mettrait fin à un conflit vieux de plus de trente ans et qui a déjà fait plus de 150 000 victimes et 2,5 millions de déplacés.

Rien n'est encore acquis puisqu'une paix définitive n'a pas encore été signée et que l'accord sera soumis à la population philippine via un référendum mais la reprise des pourparlers est source d’espoir : elle démontre un désir de paix et de vivre-ensemble engagé entre le gouvernement et le MILF et devrait être une source d’inspiration pour le reste de la population, composée à 90 % de catholiques particulièrement fervents.

Le gouvernement espère, après cet accord-cadre avec le MILF, pouvoir négocier une paix durable avec les autres mouvements insurrectionnels philippins comme les communistes, en lutte armée contre le pouvoir central depuis les années 1960.

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