Société

La moustache : politique ou religieuse ?

Rédigé par Florian Gambin | Samedi 9 Février 2013 à 00:00



Qu’elle soit touffue, fine, tombante ou les pointes remontées, la « biyik » (moustache) est un véritable phénomène dans les pays musulmans.

Pour les Turcs, arborer fièrement une moustache ou une barbe a différentes significations. Elle peut être politique, religieuse ou tout simplement un symbole de virilité.

Ce phénomène est en plein essor, si bien que la Turquie est devenue la première destination des businessmen qui viennent d’Irak, du Qatar ou encore du Koweït pour se faire implanter des poils sous le nez ou sur le menton. Le docteur Tulunay explique ainsi au journal The Guardian que « certains hommes décident de se faire implanter des poils, parce qu’ils veulent que leurs partenaires les prennent plus au sérieux ». Un signe de virilité qui coûte 1 530 €.

Les jeunes Turcs cassent les codes

Chez les plus anciens, la pilosité au visage n’est pas liée à une symbolique de puissance, mais constitue plutôt un signe religieux.

Un homme qui se laisserait pousser une barbe assez épaisse montre son engagement religieux, mais il est tout de même préférable de débuter cela une fois le pèlerinage à La Mecque effectué. Il n’y a aucune obligation de la garder, mais cela serait très mal perçu si on venait à se la raser. Pour les plus anciens, c’est un signe de sagesse et d’autorité.

Pour d’autres encore, la moustache est une manière de revendiquer son appartenance politique. Une moustache rasée, taillée à un demi-centimètre au dessus de la lèvre supérieure et vous voilà « néo-islamiste ». La grosse moustache abondante, non taillée, signifie que l’on est un intellectuel de gauche ou encore celle dite en « croc de loup » (pointes vers le bas) est l’un des emblèmes des membres du Parti nationaliste.

Quant aux plus jeunes, différents de leurs aînés, ils s’affichent plutôt avec des visages rasés, des boucs ou des barbes de trois jours comme la jeunesse occidentale.