Economie

Jobs d’été : le parcours du combattant

Rédigé par Pauline Compan | Mardi 12 Juillet 2011 à 11:20

L'été a commencé et avec lui le temps des jobs saisonniers. De nombreux jeunes, entre 15 et 30 ans, vont passer une partie, voire tout leur été, à travailler. Argent de poche ou économies pour le reste de l'année, tous ont de bonnes raisons de travailler pendant que d'autres farniente au soleil. Mais les jeunes sont-ils tous égaux face à l'emploi saisonnier ? Une étude de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) sur les conditions de travail des jeunes en job d'été, tend à montrer que non. Mais si certains postes sont difficiles d’accès, avec une bonne stratégie et une bonne motivation, rien n’est impossible.



Un job d’été, c’est une rentrée d’argent mais c’est aussi une valeur ajouté non-négligeable sur un CV. Dans ces conditions, le type d’emploi occupé sera très important pour l’orientation future du jeune ou pour augmenter ses chances de décrocher, à terme, le travail de ses rêves.

Sur ce plan, les futurs travailleurs ne sont pas tous égaux. La majorité des jeunes trouvent, en effet, leur emploi saisonnier grâce à leur réseau familial et amical, comme le montre le baromètre de la JOC sur « les conditions de vie et de travail des jeunes en job d'été », réalisé pendant l'été 2010. Mais il ne faut pas désespérer. Se trouver un job intéressant pour passer l’été, sans réseau professionnel, c’est possible à condition d’adopter une bonne stratégie, explique Carole Da Silva, fondatrice de l’association Afrique Insertion Professionnelle qui propose un accompagnement spécialisée à l’emploi.

L'importance du réseau

Les jeunes issus de milieux favorisés ont-ils davantage de chance de trouver un job d'été intéressant? « La différence ne se fait pas tant sur le type d’emploi que sur la facilité à trouver un emploi », explique Florian Meyer, secrétaire national à la JOC. Une affirmation d'autant plus importante dans le contexte économique actuel. En effet, 21,3% des jeunes interrogés dans la cadre de l'enquête, affirment « n'avoir pas pu travailler faute d'avoir trouvé un emploi ». Un chiffre en augmentation depuis 2007, où ils étaient 10,3%.

Et c'est bien grâce au réseau professionnel et amical de l'entourage du jeune que celui-ci trouve souvent son job d'été. En 2010, 77,6 % des jeunes trouvent leur job saisonnier grâce à des réseaux personnels et professionnels. Un handicap pour les jeunes issus de milieux populaire, souvent moins bien dotés en la matière. D’un autre côté, les institutions spécialisées, telles que le Pôle Emploi ou les Missions locales, très présentes dans les quartiers, ne sont utiles que pour 12 % des jeunes.

Où travaillent-ils?

Au niveau du type d'emploi occupé, les jeunes se répartissent principalement dans l'hôtellerie-restauration (18,3%), les services aux personnes (22,3%), le commerce (12%) et l'animation (14,9%). Des secteurs qui embauchent largement durant la saison estivale mais qui offrent des conditions de travail difficiles, notamment à cause des horaires décalés. 5,1% des jeunes interrogés occupaient, quand à eux, un emploi de bureau. « De nombreuses entreprises (dont les banques, assurances, usines…) embauchent beaucoup de jeunes en job d’été mais seulement les enfants du personnel, qui sont donc plus rarement des jeunes de quartiers populaires », continue Florian Meyer. Au final, ce réseau permet aux jeunes de trouver des « jobs d'été de meilleure qualité ».

De la nécessité d’opter pour la bonne stratégie

Pour Carole Da Silva, la fondatrice de l’AFIP qui vient en aide aux jeunes diplômés des milieux populaires dans leur recherche d’emploi, il ne faut pas partir défaitiste. « C’est une question de délais. Pour décrocher un job d’été intéressant, il faut s’y prendre tôt, dès le mois de janvier, et donner des arguments cohérents aux recruteurs dans la lettre de motivation ». Car pour elle, des jobs il y en a : « Toutes les entreprises, dans tous les secteurs, même la fonction publique, proposent des jobs d’été. Les postulants doivent avant tout veiller à donner des arguments matures pour leur candidature ».

Ainsi, mettre en avant son cursus, ses envies et ses projets professionnels pour obtenir une place dans un service de communication pour un été, c’est possible. Et sans réseau, le jeune aura intérêt à soigner la présentation. Parmi les petites astuces de Carole Da Silva, se renseigner sur le site internet de l’entreprise visée, multiplier les candidatures et faire relire son CV et sa lettre de motivation dans un organisme spécialisé (type Mission locale ou Antenne jeune).

Si malgré tout, le seul poste que vous avez pu décrocher est un CDD d’un mois comme caissier dans un supermarché, ce n’est pas perdu. « Tout peut se négocier, poursuit Carole Da Silva, on peut très bien imaginer qu’à la fin de son job d’été, un jeune demande à visiter le siège de son entreprise et à être informer des différentes branches de métiers (marketing, ressource humaine,..). La démarche doit être réfléchie mais beaucoup d’entreprises sont ouvertes et encouragent se genre d’initiative. » Une façon de se familiariser avec le monde de l’entreprise.