Sur le vif

Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle, dénonce « une haine des musulmans déguisée en laïcité »

Rédigé par Saphirnews | Vendredi 13 Novembre 2020 à 16:45



Après Marine Le Pen en janvier dernier, Jean-Luc Mélenchon déclare officiellement sa candidature à l'élection présidentielle en 2022. Le chef de file de La France Insoumise a d'ores et déjà obtenu les 150 000 signatures de parrainage via la plateforme « Nous sommes pour », une condition que le candidat a émis pour se lancer dans la course.

Quelques jours après cette annonce, le candidat s'est exprimé sur BFM TV, jeudi 12 novembre, au cours d'un entretien face à une équipe de journalistes pour parler économie, crise sanitaire mais également sécurité et racisme.

« Je parle de haine des musulmans, parce que c'est bien de cela dont il est question. Il y a dans ce pays, fabriquée, alimentée par tout un courant d'idées, une haine des musulmans déguisée en laïcité. La laïcité, ce n'est pas la haine d'une religion. L'État laïque, ce n'est pas un athéisme d'État », a affirmé devant Ruth Elkrief le député des Bouches-du-Rhône, qui avait participé à la marche contre l’islamophobie en novembre 2019.

« Je suis né en terre d’islam, j’ai toujours vécu avec des musulmans », a indiqué le natif de Tanger au Maroc, qui a quitté l'Algérie française en 1962. « Les musulmans de France doivent être respectés », a-t-il affirmé, avant d'asséner un « assez de les traiter comme des suspects et de les montrer du doigt » car « c'est insupportable ».

Le député a appelé à ne tomber dans le piège des oppositions religieuses. « Il faut faire France de tout bois. Les religions peuvent vivre en paix. (...) La France ne doit pas partir en morceaux. Il faut mettre un terme à la tentation de la guerre de religion qui parcourt les milieux extrémistes », a-t-il déclaré. « La République ne reconnaît aucun culte mais elle protège la liberté de conscience et de culte », rappelle-t-il.

Sur les sujets sécurité, le candidat à la présidence promet de réorganiser les forces de police « de fond en comble ». « Jamais l’affaire Floyd aux Etats-Unis n’aurait été connue si on n’avait pas identifié (le policier). (…) Je n’accepte pas le chantage qui aboutit à la fin à encore une réduction des libertés et de la capacité à la société de contrôler », a également déclaré Jean-Luc Mélenchon, en opposition à la récente proposition de loi prévoyant d’interdire la diffusion d’images de policiers identifiables.

Par ailleurs, il appelle de ses vœux à « complètement changer de méthode dans la lutte contre le terrorisme ». Il est favorable à une surveillance accrue sur les réseaux sociaux et à une meilleure formation des forces de l'ordre en ce sens. « On a besoin de gens qui parlent plusieurs langues, on a besoin d’infiltration, ça, c’est du travail sérieux ! Pas la gesticulation et les policiers armés jusqu’aux dents dans les manifestations », a-t-il jugé.

Jean-Luc Mélenchon saura-t-il convaincre les Français ? Avec cette candidature annoncée à la présidentielle, la troisième pour l'ex-socialiste, la perspective d'un rassemblement de la gauche pour 2022 est lointaine.

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