Sur le vif

Israël : la France met en garde contre le commerce avec les colonies

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 3 Juillet 2014 à 15:17



L’avertissement a été fait discrètement, mais il est clair. Le Quai d’Orsay a publié sur son site, jeudi 24 juin, une mise en garde aux entreprises et hommes d’affaires français, les avertissant des « risques liés aux activités économiques et financières dans les colonies israéliennes », en raison du caractère illégal des colonies.

« Les transactions financières, les investissements, les achats, les approvisionnements ainsi que d'autres activités économiques dans les colonies ou bénéficiant aux colonies, entraînent des risques juridiques et économiques », prévient le ministère des Affaires étrangères dans ses « conseils aux voyageurs ». « Les colonies israéliennes, selon le droit international, sont construites sur des terres occupées et ne sont pas reconnues comme faisant partie du territoire d’Israël », rappelle-t-il.

Le Quai d'Orsay précise encore que des activités économiques ou financières dans les colonies seraient « susceptible(s) d’entraîner des litiges liés à la terre, à l’eau, aux ressources minérales et autres ressources naturelles, qui pourraient faire l’objet d’un achat ou d’investissement, comme des risques réputationnels », avant d’appeler « citoyens et entreprises (…) à solliciter un avis juridique approprié avant de procéder à ces activités ».

Un avertissement timide, conforme à la position de l’UE

Laurent Fabius et Avidgor Lieberman
Le ministère des Affaires étrangères n’a pas communiqué sur cette mise en garde. Interrogé sur la volonté d’Israël à temporiser la parution d’un tel avertissement, lors du point presse du samedi 26 juin, le Quai d’Orsay s’est contenté d’affirmer que « les autorités israéliennes connaissent la position de la France et des États membres de l’Union européenne sur la colonisation ». Il a ajouté que « le contenu du message, publié par la plupart de nos partenaires européens, reflète la position constante de l’Union européenne ».

La Grande-Bretagne, en décembre, et l’Allemagne, en janvier, avaient émis des recommandations similaires à leurs ressortissants. Au lendemain de l’avertissement publié par la France, l’Espagne et l’Italie se sont à leur tour fendues de déclarations similaires sur leur site des Affaires étrangères. La chef de la diplomatie italienne, Frederica Mogherini, a précisé que ces avertissements sont « l’application technique d’une mesure politique décidée auparavant », pendant une session du Conseil européen de 2012.

Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires étrangères israélien, qui a rencontré Laurent Fabius à Paris le 26 juin, a déploré l’avertissement émis par le Quai d’Orsay. « Au regard de ce qui ce passe actuellement en Syrie, en Libye ou en Irak, tenter de condamner systématiquement Israël ou d’exercer des pressions pour tout ce qui est des constructions à Jérusalem et en Judée Samarie (la Cisjordanie occupée, ndlr) relève d’une totale déconnexion de la réalité », a réagi le ministre et fondateur du parti d'extrêmedroite Israel Beytenou – qui a affirmé qu’il faut réoccuper Gaza –, selon un communiqué de l’ambassade d’Israël en France.