Sur le vif

Ile-de-France : quatre mosquées accusées de radicalisme fermées

Rédigé par Saphirnews | Jeudi 3 Novembre 2016 à 11:59



La mosquée Al Rawda de Stains (Seine-Saint-Denis) fait l’objet d’une fermeture administrative dans le cadre de l’état d’urgence.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé, mercredi 2 novembre, que quatre mosquées franciliennes accusées de « promouvoir une idéologie radicale, contraire aux valeurs de la République » ont été fermées par les autorités.

Le ministre Bernard Cazeneuve a précisé que les fermetures administrative ont été actées sur « le fondement des dispositions de l'article 8 de la loi sur l'état d'urgence permettant la fermeture des lieux de culte au sein desquels sont tenus des propos constituant une provocation à la haine ou à la violence ou une provocation à la commission d'actes de terrorisme ou faisant l'apologie de tels actes ». Les lieux de culte concernés se situent dans la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et les Yvelines.

La mosquée Al-Islah de Villiers-sur-Marne (Val de Marne), qui fut fréquentée par douze personnes condamnées en avril pour leur participation présumée à une filière jihadiste à destination de la Syrie, en fait partie.

Dans le 93, la mosquée Al-Rawda de Stains a été fermée. Selon l’arrêté préfectoral elle « compte parmi ses anciens fidèles de très nombreux individus jihadistes » dont certains sont soupçonnés « d'être les instigateurs d'une tentative d'attentat terroriste sur le territoire français ». La salle de prière baptisée Masjid Al-Fath à Cilchy-sous-Bois a aussi été close car d’après les autorités, elle « reste fréquentée par de très nombreux individus en lien avec le jihad ».

Enfin, la salle de prière d’Ecquevilly (Yvelines) a été fermée par car elle constituerait « un lieu de référence influent de la mouvance salafiste, prônant un islam rigoriste, appelant à la discrimination et à la haine, voire à la violence ».

Des maires surpris

A Clichy-sous-Bois, le maire Olivier Klein se dit surpris par cette décision. « Le site était connu de tous et je n’avais jamais entendu parler de radicalisme jusqu’à maintenant, souligne Olivier Klein (PS), maire de Clichy-sous-Bois. D’après ce que je sais, des tensions auraient eu lieu le week-end dernier entre l’imam et le propriétaire du pavillon. Mais je ne sais pas à quel sujet », explique-t-il au Parisien.

Même son de cloche chez son homologue à Stains Azzedine Taïbi, qui pensait que la fermeture était seulement dû à un problème de mise en norme des locaux. « Mais les services de l’État m’ont indiqué que la fermeture intervenait dans le cadre de l’état d’urgence. Je connais ce lieu et une partie des fidèles qui le fréquentent mais je n’ai jamais eu plus d’éléments. Malheureusement, nous ne sommes pas la seule ville à rencontrer ce genre de problèmes. C’est inquiétant mais il ne faut pas pour autant stigmatiser Stains où la très large majorité des gens qui prient le font en toute simplicité. », a-t-il fait savoir.

Mise à jour vendredi 4 novembre : « L’arrêté évoque des "anciens fidèle" : pourquoi avoir attendu si longtemps pour agir si la situation le nécessitait ? Là encore, qu’a fait le gouvernement ? », s’est interrogé le maire de Villiers-sur-Marne Jacques-Alain Bénisti auprès du site 94Citoyens. « Cette décision est donc avant tout un coup de pub, elle ne s’attaque pas aux racines du problème, à savoir les salafistes eux-mêmes qui ne semblent pas être en mesure d’être inquiétés. Cette décision risque de générer des troubles à l’ordre public avec des prières de rues comme constaté à Lagny. »

Pour l’élu, il est « hors de question que la ville mette à disposition des locaux municipaux comme le suggère le préfet ». Il dénonce « la supercherie de ce gouvernement qui cherche avant tout à sauver les meubles en se donnant une image de fermeté qu’il n’a pas et en renvoyant la responsabilité de la gestion de cette situation aux seuls maires ».

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