Sur le vif

Face aux accusations de viols, Tariq Ramadan se pose en « victime d'un traquenard »

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 6 Septembre 2019 à 10:34



Tariq Ramadan a fait, vendredi 6 septembre, sa première apparition médiatique depuis que les accusations de viols ont émergé en octobre 2017. L’islamologue s’est exprimé sur BFM TV et RMC face à Jean-Jacques Bourdin pour livrer sa version des faits qui lui sont reprochés. Un Jean-Jacques Bourdin que Tariq Ramadan, en pleine promotion de son livre Devoir de vérité à paraître le 11 septembre, a lui-même sollicité.

Dénonçant le « tribunal populaire et médiatique » qui l’a « déterminé comme coupable », Tariq Ramadan s’est posé en « victime d'un traquenard » et ose la comparaison avec le capitaine Alfred Dreyfus, victime d'une erreur judiciaire à la fin du XIXe siècle dans un contexte révélateur d'un climat antisémite en France. Il réfute les accusations de viols mais aussi de violences pendant les relations que plusieurs femmes, au-delà des seules plaignantes, lui prêtent. « Quand une femme me dit non, c'est non. Je déteste la violence et je ne suis pas un homme violent », déclare-t-il.

Visé dernièrement par une plainte pour « viols en réunion », il réfute également l’accusation en arguant qu’il était à une conférence à Baltimore, aux Etats-Unis, le 23 mai 2014, et non à Lyon comme la plaignante l'affirme. Il assure même ne pas connaître du tout la plaignante, estimant que cette nouvelle accusation est là « pour faire un écran de fumée sur tout ce que l'on sait ».

Il s'appuie notamment, pour sa défense, sur des éléments d’une contre-expertise remettant en cause la version d’une des plaignantes. Il cite aussi plusieurs personnalités comme Caroline Fourest et Alain Soral qu'il accuse d'être à la manœuvre dans cette affaire.

Quid de ses mensonges sur sa vie privée que Jean-Jacques Bourdin lui fait remarquer ? « J'ai voulu me protéger et protéger ma famille, c'est une erreur mais mon mensonge est complètement différent du mensonge des femmes qui disent avoir été violées », dit-il.

« S'il fallait emprisonner tous ceux qui ne disent pas la vérité sur leur vie privée, il faudrait mettre en prison la moitié du peuple de France », répond Tariq Ramadan, en adjoignant des excuses « à Dieu, à (sa) famille et à ceux de la communauté musulmane qui ont pu être déçus ».

S'il appelle au pardon pour ses erreurs, peut-il lui-même pardonner à ses accusatrices ? Uniquement « quand elle (auront) payé la dette de justice », affirme-t-il. « Aux femmes qui mentent et qui sont prêtes à envoyer un homme en prison pour 20 ans, je ne lâcherai rien. » « La charia pour moi, c'est la loi française », lance-t-il, appelant à ce que justice lui soit faite.

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