Sur le vif

Débat pour la présidentielle : passe d'armes entre candidats sur la laïcité

Rédigé par Imane Youssfi | Mardi 21 Mars 2017 à 11:52



Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, François Fillon et Marine Le Pen. Cinq des 11 candidats à l’élection présidentielle ont participé, lundi 20 mars, au débat organisé par TF1. Parmi les thématiques passées au crible, celle sur la laïcité a créé un climat de tension sur le plateau, marqué par un clash entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Le débat s’est tendu lorsque la présidente du Front national a accusé Emmanuel Macron d’être pro-burkini. « Je n'ai pas besoin d'un ventriloque », lui a-t-il lancé, lui demandant de ne pas parler à sa place. « Ça n’a rien à voir avec la laïcité, ce n’est pas cultuel, c’est un sujet d’ordre public », a-t-il estimé, en indiquant avoir été favorable aux arrêtés anti-burkini.

Le candidat du mouvement En marche ! a accusé à son tour son interlocutrice de vouloir faire tomber les Français dans une embûche consistant à « diviser la société » en agitant à tout-va le drapeau de la laïcité, et de « faire des quatre millions de Français dont la religion est l’islam et qui ne sont, pour la très grande majorité, absolument pas dans le communautarisme (...) des ennemis de la République ».

« La laïcité n'a pas besoin qu'on en rajoute »

De son côté, le candidat des Républicains, qui n'a pas attendu la première minute du débat pour évoquer la menace du « totalitarisme islamique », a préféré parler de « la montée de l'intégrisme qui menace la laïcité, le vivre ensemble et l'intégration de la religion musulmane dans la République », lançant une énième injonction aux musulmans à aider la France à lutter contre l'extrémisme.

« La laïcité n'a pas besoin qu'on en rajoute » et « ne doit pas servir de prétexte à (stigmatiser) les musulmans », a fait part Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise, préférant ironisé sur la proposition de Marine Le Pen d'interdire les signes religieux dans l’espace public au nom supposé de la laïcité. « Vous ne pouvez pas aller jusqu’à établir une police du vêtement dans la rue. (…) Vous voulez interdire aux gens de porter les cheveux verts dans la rue ? ». Son rival socialiste Benoît Hamon a, quant à lui, rappelé que la laïcité doit demeurer une « condition du vivre ensemble ».

Lire aussi :
Présidentielle 2017 : quels candidats pour quelles mesures phares ?
Interdiction des signes religieux dans les rues : « un sacrifice » à accepter pour Marine Le Pen