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Au Xinjiang, six mois après les émeutes, la lente asphyxie du peuple ouïgour

Rédigé par lila13@hotmail.co.uk | Jeudi 14 Janvier 2010 à 07:30



Une nuit de décembre à Urumqi, capitale du Xinjiang. Il est près d'une heure du matin. A l'Hôtel Tumaris, en plein quartier ouïgour musulman, les clients sont dans leur chambre. Dehors, la température frôle les - 15 °C. Au cinquième étage, soudain, c'est le branle-bas de combat : neuf policiers chinois des forces spéciales (Tejing) débarquent dans le couloir.

A leur tête, une femme, officier de police ouïgoure, qui frappe à chaque porte pour relever les identités. Derrière elle suivent, dans l'ordre, des Chinois Han, un costaud casqué qui brandit un bouclier, un homme en casquette équipé d'un fusil d'assaut, un autre muni d'un fusil à pompe, le reste du détachement se contentant de longues matraques.

La descente ne donnera lieu à aucune interpellation, mais cette démonstration de force témoigne de l'ambiance qui règne ici depuis les sanglantes émeutes intercommunautaires du 5 juillet 2009. Elle en dit long sur la façon dont les autorités ont élargi le maillage de la surveillance et du contrôle des populations dans un Xinjiang qui reste plus que jamais sous étroite surveillance de la police et des forces paramilitaires. [...]

Pour le régime, qui doit prendre en compte le mécontentement des hommes d'affaires, la priorité est d'empêcher que puissent se préparer et s'organiser, via courriels, Internet et messages téléphoniques, des manifestations contre le pouvoir. Et pour faire bonne mesure, afin de contrer la relative liberté de communication que supposera la levée du black-out, les autorités locales ont annoncé, jeudi 31 décembre, que le "parlement" du Xinjiang a adopté en début de semaine dernière une loi garantissant "l'unité ethnique" de la province. Une manière comme une autre, relèvent déjà des experts, de justifier légalement la répression contre tous ceux dont le comportement sera jugé "séparatiste"... Depuis juillet 2009, 22 personnes ont été condamnées à mort et au moins neuf exécutées. Des Ouïgours, en écrasante majorité. [...]

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Auteur : Bruno Philip - 05/01/2010
Source : LeMonde.fr


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