Sur le vif

Attentats de Bruxelles : la Turquie accuse la Belgique, deux ministres en cause

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 24 Mars 2016 à 15:31



La Turquie a déclaré avoir signalé Ibrahim El Bakraoui, un des kamikazes de Bruxelles, dès juin 2015 après son arrestation en Turquie, près de la frontière syrienne.
Après les attentats de Bruxelles mardi 22 mars, deux ministre étaient décidés à prendre leur part de responsabilité. C’est le cas des ministres de l'Intérieur Jan Jambon (N-VA) et de la Justice Koen Geens (CD&V), qui ont proposé leur démission en raison d'« erreurs » dans le suivi d'un auteur des attentats de Bruxelles.

« Il y a eu deux sortes d’erreur. Au niveau de la Justice et au niveau de l’officier de liaison en Turquie, ce qui implique donc les départements de l’Intérieur et de la Justice. Mais maintenant, nous continuons notre travail », s’est expliqué Jan Jambon au journal Le Soir. En effet, leurs démissions ont été refusées par le Premier ministre Charles Michel.

Pourtant, des questions restent nombreuses quant à la nature et aux raisons de ces « erreurs » qui ont vraisemblablement coûté cher aux Belges. Un des kamikazes des attentats, Ibrahim El Bakraoui qui s'est fait exploser à l'aéroport Zaventem, avait en effet été arrêté en juin 2015 à Gaziantep, en Turquie, tout près de la Syrie, avant d'être expulsé en juillet vers la Belgique via les Pays-Bas, ont fait savoir les autorités turques mercredi 23 mars. Ces dernières ont signalé cet homme comme combattant étranger à la Belgique et aux Pays-Bas.

Condamné en Belgique à neuf ans de prison en 2010 pour des faits de banditisme, Ibrahim El Bakraoui avait été libéré en octobre 2014 sous conditions qu'il n'avait ensuite pas respecté. Il aurait ensuite disparu des radars, empêchant sa réincarcération. Selon Koen Geens, Ibrahim El Bakraoui n’était pas connu en Belgique pour terrorisme, « c’était un criminel de droit commun en liberté conditionnelle » qui a été renvoyé aux Pays-Bas et non en Belgique. La suite du parcours du futur kamikaze reste encore floue.

Les Pays-Bas n’ont pas réagi pour le moment aux déclarations de la Turquie, qui déplore de ne pas être suffisamment écoutée sur plusieurs de ses mises en garde.