Sur le vif

« Ami de Kémi Seba et raciste des Blancs » : Médine répond à ses détracteurs

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Mercredi 17 Septembre 2014 à 12:54



Le rappeur Médine a voulu mettre les choses au clair à la suite des critiques dont il est la cible après avoir assisté à une conférence de Kémi Séba à Paris, samedi 13 septembre.

Sa présence au théâtre de la Main d’Or, fief de Dieudonné, pour assister à la présentation du nouveau livre de Kémi Séba a été relayée par le site StreetPress, lundi 15 septembre. « Au beau milieu de sa conférence, Kémi himself demandera à son public de faire un tonnerre d’applaudissements pour "son ami" Médine », est-il précisé dans l'article.

L’information a notamment suscité l’ « incompréhension » de Pascal Boniface. Le géopolitologue, qui est l'auteur avec Médine du livre « Don't Panik », s’est fendu d’un tweet cinglant dans lequel il tacle le choix du rappeur. Il ne comprend pas que le rappeur puisse être proche de Kémi Séba, qui fut à la tête de plusieurs groupuscules radicaux dont la Tribu Ka et a déjà été condamné pour incitation à la haine raciale pour propos antisémites.

« Assister à la conférence d’un homme ne veut pas dire épouser ses idées, lire les essais d’un auteur ne veut pas dire soutenir leur contenu. Par contre, mettre une distance politique avec un ami que l’on sait être dans une démarche universitaire et étudiante vis-à-vis des courants mêmes les plus prétendument radicaux, c’est faire preuve d’une grande maladresse », lui répond Médine dans un droit de réponse diffusé sur StreetPress et publié également sur sa page Facebook.

« Voilà 10 ans que j’étudie la question du communautarisme, de la radicalisation au sein de nos quartiers, non pas de façon traditionnelle mais avec une méthode qui semble avoir disparu : LE TERRAIN. Être sur le terrain, c’est être amené à comprendre les problèmes de l’intérieur. Faire des analyses depuis les salons a son utilité mais manque parfois de pertinence concernant les questions si délicates du radicalisme et du communautarisme. Ma démarche est une démarche de chercheur », se justifie le rappeur. « Être dans le dialogue, c’est avant tout ne pas en avoir peur. Voilà tout le sens de "Don’t Panik", n’ayons pas peur de dialoguer », ajoute-t-il, en faisant référence au titre de son premier livre, paru en 2012 et coécrit avec Pascal Boniface.

Reste que Médine ne dément pas, comme il est mentionné dans l'article de StreetPress, qu'il animera la première partie de la conférence de Kémi Seba, prévue pour fin septembre en Belgique.

Accusé de racisme anti-Blanc à la fête de l'Humanité

Il poursuit en dénonçant la folle rumeur dont il a été la cible après sa participation à la fête de l’Humanité, samedi 13 septembre. Le billet d’un blog facho lui attribuant des paroles haineuses envers les Blancs avait fait le tour du Web.

« Certains sur les réseaux sociaux m’attribuent les paroles d’une chanson qui ne sont pas les miennes. En plus de cette erreur factuelle, ces paroles sont sorties comme d’habitude de leur contexte fictif. Tout ceci dans le but de m’attribuer des penchants racistes de nature anti-français », écrit le rappeur, dont la rentrée est décidément bien tendue.

Juste après sa représentation de samedi, Kémi Séba, lui, a été interpellé par la police pour ne pas avoir respecté ses obligations de mise à l’épreuve. Condamné en 2009 à deux mois de prison avec sursis pour violences en réunion, il avait quitté le pays pour s’installer au Sénégal. Il est actuellement incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis.

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