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Ramadan

Zakât al-Fitr : une aumône majoritairement reversée aux mosquées

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Mardi 6 Août 2013 à 00:00

           

A l'approche de la fin du Ramadan, les fidèles ont tous en tête la zakât al-Fitr qu'ils doivent obligatoirement verser avant la prière de l'Aïd al-Fitr, qui devrait se tenir jeudi 8 août d'après les calculs astronomiques. A quelques jours de cette échéance, Saphirnews, grâce à un sondage exclusif, vous révèle à qui les musulmans de l'Hexagone versent cette aumône obligatoire.



Zakât al-Fitr : une aumône majoritairement reversée aux mosquées
Fixée à 5 € par personne, la zakât al-Fitr est une aumône obligatoire qui doit être versée par tous ce qui en ont les moyens avant la prière de l'Aïd al-Fitr clôturant le mois béni du Ramadan. C'est au chef de famille que revient la charge de verser la zakât al-Fitr pour toute personne qui compose son foyer.

D'après notre sondage exclusif réalisé en ligne du 25 juillet au 5 août 2013, les familles musulmanes de France la donnent majoritairement aux lieux de culte musulman. Ainsi, 26,7 % des 637 sondés déclarent verser leur zakât al-Fitr à une mosquée.

Une zakât humanitaire

La mosquée reste le lieu privilégié pour déposer cette zakât aux yeux des fidèles. Ce lieu de proximité est une référence religieuse dans laquelle ils ont confiance. D'ailleurs, ils sont une majorité à avoir suivi les recommandations de leur mosquée de quartier lors de la cacophonie qui a régné à l'occasion de l'annonce du début du Ramadan.

Juste après les lieux de culte, ce sont aux organisations non gouvernementales (ONG) comme le Secours Islamique France (SIF) ou le Comité de bienfaisance et de soutien aux Palestiniens (CBSP ) que les musulmans donnent le plus leur zakât al-Fitr, selon notre sondage. Ils représentent 22,4 % de l'échantillon.

Dans ces deux cas (mosquées et ONG), les fidèles passent par un intermédiaire entre eux et les démunis qui recevront leur aumône. Ce choix repose sur leur confiance envers ces structures. En se tournant vers leur mosquées habituelles ou des associations de référence, ils ont l'assurance que leurs dons vont être distribués aux bonnes personnes. Souvent, leur zakât emprunte d'ailleurs les mêmes voies car beaucoup de lieux de culte collectent les dons des fidèles avant de les reverser à des ONG.

La mosquée Averroès de Montpellier a ainsi remis au SIF 46 000 € de zakât al-Fitr pour la Somalie, qui avait été en proie à une extrême famine, en 2011. Depuis de nombreuses années, l'association Iqra, gestionnaire de la Grande Mosquée de Givors, qui a ouvert ses portes au printemps dernier, se tourne également vers le SIF, qui a prévu un budget Ramadan compris en 2 et 3 millions d'euros cette année.

De cette manière, la zakât rend service à des démunis musulmans des quatre coins de la planète. Ils peuvent fêter comme il se doit l'Aïd al-Fitr grâce à la somme qu'ils reçoivent.
Zakât al-Fitr : une aumône majoritairement reversée aux mosquées

Boom des transferts d'argent

Si une majorité de fidèles passent par un intermédiaire, d'autres reversent directement leur zakât al-Fitr à des personnes pauvres qu'elles connaissent plus ou moins. 19,6 % disent la donner à des proches nécessiteux qui vivent en France.

Et les musulmans de l'Hexagone, dont une large partie a des attaches familiales à l'étranger et notamment au Maghreb et en Afrique subsaharienne, n'oublient pas les démunis de ces pays, dont la pauvreté est souvent plus visible que celle des précaires de France. 18,4 % font ainsi profiter les nécessiteux de leur pays d'origine. Pour cette raison, les transferts d'argent vers l'étranger explosent durant le mois du Ramadan. Certains acteurs du monde bancaire n'hésitent pas à surfer dessus comme le groupe marocain Attijariwafa Bank.

Par ailleurs, 12,9 % des participants au sondage indiquent ne pas donner la zakât. Il peut s'agir des plus pauvres qui sont exemptés de ce versement, ou encore des personnes qui n'ont pas connaissance du caractère obligatoire de cette aumône.

Pourtant, ceux qui la versent trouvent facilement à qui donner tant les bénéficiaires sont nombreux. Cette pauvreté est perceptible en France, où le taux de chômage a continué d’augmenter en juillet, pour le 26e mois consécutif.






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