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Points de vue

Violence des jeunes : un problème de plus en plus précoce

Par Iliès Hamouda*

Rédigé par Iliès Hamouda | Mercredi 29 Juin 2011 à 08:21

           


Une jeune élève de 5e a succombé à ses blessures, lundi 20 juin 2011, après avoir été violemment agressée à la mi-journée à la sortie de son collège de Florensac (Hérault), près de Béziers. Son présumé agresseur serait le frère de l’une de ces camarades actuellement placé en garde à vue. Depuis quelques années, la violence des jeunes prend des proportions inquiétantes. En effet, d’après les chiffres de l’OND (Observateur national de la délinquance), le nombre de mineurs mis en cause dans les affaires criminelles aurait doublé en vingt ans.

Plus inquiétant encore, ce genre d’incidents a lieu à la sortie d’établissements scolaires à la vue de jeunes élèves et d’équipes pédagogiques totalement impuissants, voire spectateurs de ces actes de violence. Ce phénomène qui dépasse le statut de faits divers doit tous nous interpeller et nous pousser à réfléchir sur les causes de cette recrudescence de violence et à proposer des solutions appropriées.

La violence précoce des jeunes s’explique par de multiples raisons

Plusieurs raison peuvent expliquer cette recrudescence. Tout d’abord, la violence pourrait provenir, en partie, de l’influence de la télévision et des jeux vidéo. En effet, selon des statistiques réalisées en 2007, un adolescent de 16 ans assisterait à plus de 4 000 meurtres télévisés. Cette hausse de la violence dans certains programmes banaliserait le crime ; et cette surenchère de violence et d’images inappropriées diffusée auprès d'un jeune public serait à l’origine de l’augmentation de la délinquance juvénile.

Le 4 septembre dernier, à Créteil, un jeune homme mis en examen pour le meurtre de son ex-compagne a affirmé s’être inspiré d’un épisode de la série policière "Les Experts : Miami" pour effacer les traces de son meurtre.

Ensuite, cette violence pourrait également provenir de circonstances environnementales. En effet, les jeunes délinquants proviennent souvent de quartiers défavorisés où la violence règne, où la délinquance est une norme et où l’on assiste parfois à une démission quasi-totale des parents dans l’éducation de leurs enfants.

Enfin, cette délinquance juvénile pourrait également provenir du manque de moyen de persuasion de la part de la justice à l’égard des mineurs. De plus, la police et la justice ont tendance à minimiser la part des jeunes dans la délinquance. En effet, dans plus de 75 % des cas de violence impliquant un mineur, l’intervention de la justice aboutit à un classement sans suite. L’appareil pénal, surchargé, se concentre sur les affaires qui lui semblent les plus graves et se débarrasse, par tous les moyens, des dossiers excédentaires : ceux de la délinquance juvénile notamment. Plus la justice tarde à agir, moins des mesures éducatives semblent s’imposer : la gravité des faits ne fait qu’augmenter. En effet, un mineur ayant commis un délit sera remis en liberté dans la journée et pourra enfreindre la loi de nouveau le lendemain.

Des solutions ?

Après s’être intéressé aux causes de ce dysfonctionnement social, il faut apporter quelques solutions appropriées.

En premier lieu, un système de prévention à la violence devrait être mis en place dans les écoles primaires pour sensibiliser les jeunes à ce problème dès leur plus jeune âge ; mais il faudrait également former les enseignants et les surveillants à agir dans ce genre de situations.

De plus, un suivi psychologique d’élèves reconnus comme perturbateurs ou violents doit impérativement être mis en place. Ce système de suivi psychologique permettra aux jeunes de s’exprimer sans avoir à être violents et à l’équipe pédagogique de l’établissement d’être mieux informée sur l’élève en question et donc de mieux réagir en cas de problème.

Enfin, l’Etat doit apporter des réformes à la justice des mineurs pour instaurer une réelle dissuasion qui favorisera la diminution de cette violence juvénile. Pour cela, il doit proposer des projets de loi renforçant la sanction des délits, ou crimes des mineurs.

Pour conclure, la violence des jeunes est un problème préoccupant ; certes, mais non pas intraitable. Pour éradiquer ce dysfonctionnement de la vie sociale, tous les acteurs sociaux doivent y participer : les parents, en apportant une éducation saine à leurs enfants ; les professeurs, en réalisant un travail de prévention avec leurs élèves et en sortant de leur statut de spectateurs ; et les politiques, en reconsidérant l’ampleur de ce fléau.


* Iliès Hamouda, 14 ans, est collégien.





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