Branle-bas de combat en Turquie pour la défense d'une certification halal européenne qui soit le fait de musulmans. Les 13 et 14 juin dernier, s’est tenue à Istanbul une conférence internationale contre « l'ingérence des non musulmans dans le marché du halal ».
Des organismes de certification halal et des associations musulmanes venus du monde entier se sont réunis pour dénoncer la tentative des pays européens d'imposer une norme halal à travers le Comité européen de normalisation (CEN) sans leur présence. Parmi les 46 signataires de la déclaration finale communiquée fin juin, quatre sont des organismes français : ASIDCOM, A Votre Service (AVS), l’Union française des consommateurs musulmans (UFCM) et l'association Halal Verif.
« L'interprétation, la standardisation, la réglementation, la gouvernance et le respect du halal sont considérés comme des actes d'adoration. Tout acte d'adoration suppose foi et croyance », rappellent les signataires. La conférence dénonce la mise en place de comités techniques dans certains pays - l'AFNOR en France - pour développer lesdits standards « sans aucune considération pour les questions religieuses qui sont sauvegardées par une certification halal reconnue et les accréditations des autorités dans le monde entier ».
Des organismes de certification halal et des associations musulmanes venus du monde entier se sont réunis pour dénoncer la tentative des pays européens d'imposer une norme halal à travers le Comité européen de normalisation (CEN) sans leur présence. Parmi les 46 signataires de la déclaration finale communiquée fin juin, quatre sont des organismes français : ASIDCOM, A Votre Service (AVS), l’Union française des consommateurs musulmans (UFCM) et l'association Halal Verif.
« L'interprétation, la standardisation, la réglementation, la gouvernance et le respect du halal sont considérés comme des actes d'adoration. Tout acte d'adoration suppose foi et croyance », rappellent les signataires. La conférence dénonce la mise en place de comités techniques dans certains pays - l'AFNOR en France - pour développer lesdits standards « sans aucune considération pour les questions religieuses qui sont sauvegardées par une certification halal reconnue et les accréditations des autorités dans le monde entier ».
Sans les musulmans, une certification halal « nulle et non avenue »
« La création des standards halal requiert, entre autres, les compétences de théologiens musulmans qualifiés qui possèdent une connaissance approfondie de la Loi islamique, fondée sur le Coran, la sunna, le consensus des savants (i[ijma') et le principe de l'analogie (qiyas) »]i, disent-ils. De ce fait, une certification halal imposée par des entités non musulmanes est « considérée comme nulle et non avenue selon la loi islamique ». Les organisations présentes à la conférence d'Istanbul vont même plus loin, considérant « l'intervention par les organes d'un Etat laïque ou non musulman dans les affaires religieuses de la communauté musulmane est une atteinte aux libertés religieuses, à la liberté et aux droits des consommateurs ».
Pour organiser la riposte, les acteurs musulmans ont décidé de réunir un comité élargi avec des représentants d'ONG, d'associations de consommateurs, d’organisations islamiques et de certification halal qui n'auront pas participé à la conférence. Le but est de « revoir et reconsidérer leur position afin de parler d'une seule voix contre l'ingérence des non-musulmans dans les affaires islamiques et pour éviter tout désaccord entre actionnaires musulmans ».
La suite de la feuille de route est de lancer « un programme de sensibilisation de masse pour prévenir les communautés musulmanes de la violation grossière de leurs observations religieuses ». Dans cette perspective, le rôle de la Turquie, qui se se pose en leader sur la question du halal en Europe, est renforcé, plus encore par la présence autour d'elle d'un large rassemblement d'organisations musulmanes du Vieux continent.
Pour organiser la riposte, les acteurs musulmans ont décidé de réunir un comité élargi avec des représentants d'ONG, d'associations de consommateurs, d’organisations islamiques et de certification halal qui n'auront pas participé à la conférence. Le but est de « revoir et reconsidérer leur position afin de parler d'une seule voix contre l'ingérence des non-musulmans dans les affaires islamiques et pour éviter tout désaccord entre actionnaires musulmans ».
La suite de la feuille de route est de lancer « un programme de sensibilisation de masse pour prévenir les communautés musulmanes de la violation grossière de leurs observations religieuses ». Dans cette perspective, le rôle de la Turquie, qui se se pose en leader sur la question du halal en Europe, est renforcé, plus encore par la présence autour d'elle d'un large rassemblement d'organisations musulmanes du Vieux continent.
Du rififi à l'AFNOR, à l'origine de la conférence d'Istanbul
Trois des organismes français présents à Istanbul - AVS, ASIDCOM et UFCM - sont signataires, avec le Conseil français du culte musulman (CFCM), les Grandes Mosquées de Lyon et d'Evry et Halal Services, d'un communiqué cinglant en avril à l'attention de l’Association française de normalisation (AFNOR), membre du CEN, qui anime depuis janvier 2014 une commission de normalisation « ouverte à tous » sur les denrées alimentaires halal afin de « porter la voix des parties intéressées françaises dans le cadre d’un projet de norme européenne qui sera d’application volontaire ».
« Le halal est avant tout une question religieuse ET l'affaire des autorités religieuses musulmanes », avaient lancé les signataires, réunis le 20 avril à la Grande Mosquée de Lyon. « Toute question, définition ou décision de nature religieuse est une prérogative exclusive des autorités religieuses de la communauté musulmane. »
Suspension provisoire en vue d'un retrait
« Aucun texte normatif du halal ne peut être traité ni être la propriété d’une organisation non musulmane », ont-ils signifié pour dénoncer le projet du halal européen discuté à Cordoue fin avril, dont les propositions « vont à l’encontre des règles et des prescriptions de la religion musulmane ». Les signataires dénonçaient également la participation des trois Grandes Mosquées (Paris, Lyon et Evry) et le CFCM à la commission miroir du CEN « uniquement en qualité de "support technique" », un « rôle "secondaire" qui leur est conféré montre combien est grande la volonté de ces organismes de normalisation de spolier les musulmans d’une question qui est essentiellement religieuse ».
Les signataires exigent le transfert de la commission « sous l’autorité des responsables des institutions religieuses musulmanes seules compétentes pour traiter de ces problèmes qui sont essentiellement religieux. Si cette exigence n’est pas accomplie d’ici septembre 2015, Ils quitteront définitivement la commission », ont-ils averti. D’ici là, leur participation est suspendue.
Contactée en mai, l’AFNOR n’avait pas souhaité commenté le communiqué. « C’est par la négociation, le consensus que tout se construit », nous avait-t-on déclaré. Les discussions sont au point mort, confirme en ce début juillet Hanen Rezgui, présidente d'ASIDCOM. Le conflit latent, exprimé par communiqué, est d'ailleurs, nous affirme-t-elle, à l'origine de la conférence à Istanbul - et non, comme proposé au départ, au Koweït pour une question de crédibilité s'agissant de l'Europe - contre « l'ingérence des non musulmans dans le marché du halal ».
Trois des organismes français présents à Istanbul - AVS, ASIDCOM et UFCM - sont signataires, avec le Conseil français du culte musulman (CFCM), les Grandes Mosquées de Lyon et d'Evry et Halal Services, d'un communiqué cinglant en avril à l'attention de l’Association française de normalisation (AFNOR), membre du CEN, qui anime depuis janvier 2014 une commission de normalisation « ouverte à tous » sur les denrées alimentaires halal afin de « porter la voix des parties intéressées françaises dans le cadre d’un projet de norme européenne qui sera d’application volontaire ».
« Le halal est avant tout une question religieuse ET l'affaire des autorités religieuses musulmanes », avaient lancé les signataires, réunis le 20 avril à la Grande Mosquée de Lyon. « Toute question, définition ou décision de nature religieuse est une prérogative exclusive des autorités religieuses de la communauté musulmane. »
Suspension provisoire en vue d'un retrait
« Aucun texte normatif du halal ne peut être traité ni être la propriété d’une organisation non musulmane », ont-ils signifié pour dénoncer le projet du halal européen discuté à Cordoue fin avril, dont les propositions « vont à l’encontre des règles et des prescriptions de la religion musulmane ». Les signataires dénonçaient également la participation des trois Grandes Mosquées (Paris, Lyon et Evry) et le CFCM à la commission miroir du CEN « uniquement en qualité de "support technique" », un « rôle "secondaire" qui leur est conféré montre combien est grande la volonté de ces organismes de normalisation de spolier les musulmans d’une question qui est essentiellement religieuse ».
Les signataires exigent le transfert de la commission « sous l’autorité des responsables des institutions religieuses musulmanes seules compétentes pour traiter de ces problèmes qui sont essentiellement religieux. Si cette exigence n’est pas accomplie d’ici septembre 2015, Ils quitteront définitivement la commission », ont-ils averti. D’ici là, leur participation est suspendue.
Contactée en mai, l’AFNOR n’avait pas souhaité commenté le communiqué. « C’est par la négociation, le consensus que tout se construit », nous avait-t-on déclaré. Les discussions sont au point mort, confirme en ce début juillet Hanen Rezgui, présidente d'ASIDCOM. Le conflit latent, exprimé par communiqué, est d'ailleurs, nous affirme-t-elle, à l'origine de la conférence à Istanbul - et non, comme proposé au départ, au Koweït pour une question de crédibilité s'agissant de l'Europe - contre « l'ingérence des non musulmans dans le marché du halal ».
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