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Sur le vif

Tunisie : un souffle nouveau après l’adoption de la Constitution

Rédigé par La Rédaction | Lundi 27 Janvier 2014 à 15:04

           


L'événement est historique pour la Tunisie. Trois ans après la révolution ayant abouti à la chute de Zine El Abidine Ben Ali, la nouvelle Constitution du pays a été adoptée dimanche 26 janvier.

Le président Moncef Marzouki, le Premier ministre sortant Ali Larayedh et le président de la Constituante, Mustapha Ben Jaafar, ont signé, lundi 27 janvier, la Loi fondamentale, socle de la nouvelle Tunisie.

C’est une « victoire contre la dictature », a commenté Moncef Marzouki dans un discours devant l’Assemblée nationale constituante (ANC). « Le chemin est encore long. Il reste un grand travail à faire pour que les valeurs de notre Constitution fassent partie de notre culture », a toutefois concédé le président tunisien. « Vive la démocratie, vive la Tunisie », a-t-il encore lancé, lundi, avant d'entonner fièrement l'hymne national avec l'ensemble des députés et des responsables politiques présents.

La veille, les élus de l’ANC avaient également célébré l’adoption de la nouvelle Constitution en chantant l’hymne, drapeaux tunisiens à la main et leurs doigts en V en signe de victoire. Le texte a été approuvé à une large majorité avec 200 voix pour, 12 contre et 4 abstentions, loin des 145 votes nécessaires. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a salué cette « étape historique », pour la Tunisie, qui, devient ainsi un « modèle pour les autres peuples aspirant à des réformes ».

L’adoption de la Constitution est intervenue quelques heures après l’annonce de la composition d’un gouvernement composé d’hommes et de femmes appartenant à aucun parti politique. L’ancien ministre de l’Industrie, Mehdi Jomaâ, désigné Premier ministre en décembre 2013, a présenté un cabinet d’indépendants formé dans la perspective des élections législative et présidentielle prévues avant l’été 2014.

Seul le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a été maintenu à son poste malgré les réticences de l’opposition. Cette dernière, tout comme le parti Ennahda, majoritaire à l’Assemblée, ont choisi de s’accorder, dans le cadre d’un dialogue national, sur la nécessité d’une transition gouvernementale pour permettre au pays de sortir d'une crise politique.

Le nouveau gouvernement doit encore recevoir l'aval de l’ANC. Quant à la Constitution, elle doit désormais être publiée au Journal officiel avant d’entrer en vigueur. Désormais, une nouvelle page de l'Histoire s'ouvre pour la Tunisie, seul pays du monde arabe à réussir sa transition démocratique.

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