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Société

Secours Islamique France sur le front de la COP22 : une force humanitaire en action

La construction d’une solidarité humaine

Rédigé par Carine Rayah | Samedi 19 Novembre 2016 à 09:00

           

Sur tous les fronts, Secours Islamique France (SIF) a démontré ces derniers mois un dynamisme certain, s’illustrant à travers sa participation dans divers évènements et concertations autour de l’humanitaire, de la migration et de l’eau. L’occasion pour l’ONG de plaider ses causes auprès des plus hautes instances politiques françaises, notamment dans le cadre de la COP22 du 7 au 18 novembre à Marrakech.



Le président du Secours islamique France Rachid Lahlou (à dr.), représentant de la Coordination Sud, à la rencontre avec Ségolène Royal, ministre de l’Environnement le 12 novembre en pleine COP22 au Maroc.
Le président du Secours islamique France Rachid Lahlou (à dr.), représentant de la Coordination Sud, à la rencontre avec Ségolène Royal, ministre de l’Environnement le 12 novembre en pleine COP22 au Maroc.
Au cours de la COP22, le Secours Islamique France (SIF) a fait entendre sa voix et celle de ses partenaires en accédant à la zone bleue (zone de négociations) pour y représenter la Coordination Sud. Grâce à une rencontre de concertation pouvoirs publics-ONG, le président de l’association Rachid Lahlou s’est entretenu avec la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal.

Au nom des ONG Françaises, il a pu exposer auprès de François Hollande cinq thématiques majeures autour de « la question des pertes et dommages qui intègre les enjeux liés aux migrations environnementales, la place de l’agriculture dans l’application de l’accord de Paris, la place de la société civile dans les prises de décision, la cohérence des accords internationaux dans leur application et la question de l’eau ».

Eau/climat : des enjeux majeurs

L’eau justement, une ressource particulièrement précieuse mais affectée par le réchauffement planétaire. Selon les Nations Unies, 1,8 milliards de personnes n’ont pas encore accès à l’eau potable aujourd’hui et 2 milliards de personnes sont victimes de stress hydrique. Ces chiffres sont alarmants et pourtant, cette thématique a été l’une des grandes oubliées des précédentes Conférences des Parties (COP).

Pour rectifier le tir, une demi-journée dédiée à l’eau et à l’adaptation au changement climatique a été organisée lors de la COP21. Et grande première : la nouvelle édition de la COP a consacré cette année une journée entière d’action pour l’eau. Une opportunité pour le SIF ainsi que ses plateformes partenaires comme Coalition Eau (dont il est membre et siège au groupe de coordination) et Partenariat Français pour l’Eau de discuter des stratégies d’adaptation au changement climatique. « Car si l’eau est impactée par le changement climatique, c’est aussi une solution de lutte contre celui-ci. L’accès à l’eau potable et l’eau agricole, et la gestion intégrée des ressources en eau permet accroître la résilience des populations », fait savoir le SIF. Tout en sachant que les répercussions du dérèglement climatique sur la quantité et la qualité de l’eau augmentent aussi le risque de migrations, une autre thématique animant les actions de l’ONG.

Faire du phénomène migratoire une priorité

L’association fait de la migration son cheval de bataille en participant activement aux débats et actions menés autour de ce sujet. Le 10 novembre, elle a contribué au lancement de la campagne nationale de mobilisation citoyenne visant à lutter contre les faux discours sur la relation entre les migrations et le développement. Des idées-reçues qui sont d’une telle ampleur qu’elles finissent par imprégner autant le grand public, que les organisations de la société civile et les instances politiques allant même jusqu’à influencer certaines politiques. Cette sensibilisation est développée par le Forum des organisations de solidarité internationale issues des migrations (Forim) et co-portée par plusieurs autorités locales, médias, organisations internationales et acteurs de la société civile dont le SIF.

Egalement très impliquée dans le démantèlement de Calais, l’association a été représentée par son président Rachid Lahlou, accompagné de Djilali Benaboura, directeur du DMSF, lors d’un entretien le 10 octobre dernier avec la ministre de l’Action sociale Emmanuelle Cosse et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve pour parler de ce sujet. Le SIF a prêté main forte pour cette évacuation du 24 octobre tout en interpellant l’Etat sur son devoir de respecter les droits fondamentaux des personnes.

Quelques jours plus tôt, le 13 octobre, l’ONG a été conviée à participer à la réunion de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) pour discuter notamment de la situation au Yémen et de faire le point sur la thématique migration/climat/conflit abordée lors du Sommet de New York sur les migrations.

En marge de tous ces évènements, le SIF a été sollicité par le ministère des Affaires étrangères et l’Agence française de développement (AFD) le 7 novembre afin de mettre à jour la Stratégie Gouvernance du ministère. Plusieurs autres ONG œuvrant dans le domaine de l’enfance comme Plan International, ECPAT, SOS Villages d’enfants et Solidarité Laïque ont été invités à partager leurs recommandations dans le cadre de l’actualisation de ce programme.

« Objectif enfance » pour valoriser l'aide à l'enfance

L’enfance, un domaine dans lequel le SIF est aussi fortement impliqué. Près d’un milliard d’enfants vivent dans la pauvreté. Même chiffre alarmant pour ceux touchés d’une forme grave de privation. Démunis, déscolarisés, abandonnés, ces derniers sont également victimes de déplacements forcés. Un problème en particulier auquel l’ONG espère trouver des solutions durables. Elle mise ses espoirs notamment à travers le nouveau Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres, qui devrait être très sensible à cette question étant lui-même ancien Haut commissaire aux réfugiés des Nations Unies.

Toujours dans une volonté d’agir pour le droit des enfants, le SIF a participé à l’exposition photo « Objectif enfance » organisée au parvis de l’Hôtel de ville de Paris du 18 au 23 novembre et ayant pour objectif de démontrer la forte corrélation entre le droit de l’enfant et le développement durable. Droit à une éducation de qualité et égalité des sexes font partie des grands thèmes mis en avant. « L’humanité doit donner à l’enfant ce qu’elle a de meilleur » : cette citation d’Eglantyne Jebb visible sur le site du SIF résume parfaitement l’état d’esprit animant l’équipe dans la lutte pour offrir un meilleur avenir aux jeunes générations.





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