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Sur le vif

Les quartiers défavorisés de France s’appauvrissent

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 26 Décembre 2013 à 16:04

           


Le rapport 2013 de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) a été remis, mercredi 18 décembre, à François Lamy, ministre délégué à la Ville. Ce 10e rapport de l’Onzus fait ressortir une augmentation de la pauvreté dans les zones urbaines sensibles (ZUS) déjà fortement exposées à la crise économique.

Le taux de pauvreté y est passé de 13 % en 2008 à 14,3 % en 2011, lit-on dans le rapport. Ce taux est près de trois fois plus élevé que dans les autres quartiers et la « moitié des moins de 18 ans vit sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 977 euros par mois ». « La situation socio-économique des habitants des ZUS est à resituer dans ce contexte global : l’augmentation du chômage, de la pauvreté, et des inégalités, qui ont frappé les populations les plus fragiles dans ce contexte économique déprimé les ont touchés eux aussi de manière particulière », explique l’Onzus.

A l’échelle d’une ZUS, les situations sont très contrastées mais les habitants de ces quartiers défavorisés sont plus touchés par le chômage. Son taux est passé de 22,7 % en 2011 à 24, 2 % en 2012. Sans surprise, les jeunes y sont plus particulièrement confrontés.

Plus d’illettrés chez les jeunes des ZUS

Lorsque ces derniers sont en emploi, ils « occupent très majoritairement un poste avec un faible niveau de qualification et sont sous-représentés dans le secteur public par rapport aux 30 ans et plus », est-il remarqué.

Leurs difficultés démarrent sur les bancs de l’école. Ainsi, « 22 % des élèves de ZUS entrant en 6ème ont au moins un an de retard, contre 13 % dans les quartiers environnants » et une fois arrivés au lycée, « ils sont beaucoup plus nombreux à suivre une filière professionnelle (54 % des élèves résidents de Zus, 30 % hors Zus) ». De plus, en Zus, le taux d’illettrisme s’élève à 12 % chez les 18-29 ans, contre 3 % en dehors des Zus dans la même classe d’âge, soit un taux quatre fois plus élevé.

« Ces difficultés sont, en ZUS, en partie dues à une qualification relativement faible des parents, à une absence de pratique de la lecture dans le contexte familial ou encore à la présence d’une langue étrangère parlée à la maison », analyse l’Onzus, qui s’est attardé sur le cas de la jeunesse, cette année, en interrogeant des jeunes âgés de 16 à 29 ans issus d’un panel de 1 830 ménages.

On en apprend ainsi plus sur l’opinion qu’ils ont de leurs conditions de vie. « Qu’ils soient jeunes et résident chez leurs parents ou non, les habitants des ZUS sont satisfaits des relations de voisinage dans près de 80 % des cas », et « de manière générale, lorsque les jeunes de ZUS vivent à l’extérieur du foyer parental, leur sentiment de précarité diminue », peut-on lire notamment dans l’étude. « La principale difficulté ressentie par les jeunes en ZUS en recherche d’emploi concerne le manque de relations pour pouvoir mener à bien leur recherche d’emploi. Viennent ensuite un "effet quartier" du lieu de résidence, les difficultés liées à leur âge ou celles liées à leur couleur de peau, leur nom ou leur accent », lit-on également.

Ces discriminations liées à leur adresse, leur âge ou à leur origine restent des freins pour leur accès à l’emploi et donc à leur autonomie. Elles sont souvent pointées du doigt. Mais les réponses pour lutter contre ces inégalités se font toujours attendre.






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