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Société

Les entreprises plus ouvertes à la diversité

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Vendredi 10 Octobre 2014 à 06:00

           

Plusieurs études s’accordent pour démontrer que les discriminations sont persistantes dans le monde du travail. Dans ce contexte, le MEDEF a rendu public, mercredi 8 octobre, son baromètre 2014 de la perception de l’égalité des chances en entreprise. Il en ressort que l’ouverture est plus grande face à la diversité par rapport à l’an dernier.



Les entreprises plus ouvertes à la diversité
Le MEDEF a rendu public, mercredi 8 octobre, son baromètre 2014 de la perception de l’égalité des chances en entreprise (à télécharger plus bas). C’est la troisième année consécutive que l’organisation patronale publie cette étude réalisée par TNS Sofres auprès de 1 000 salariés du 5 au 19 mai dernier.

Premier constat : par rapport à l’année 2013, l’attention des salariés est plus grandissante vis-à-vis de l’égalité des chances qui « revient dans le "top 3" des priorités des salariés français du privé ». 87 % des sondés jugent qu’elle doit être un axe prioritaire ou important contre 84 % en 2013.

Dans les faits, ils sont 62 % à constater que l'égalité des chances est prioritaire ou important au sein de la direction de leur entreprise. Là encore, c’est mieux que l’an passé, où ils étaient 59 % à penser que c’était le cas. Mais on n’atteint pas les 64 % de 2012.

Les entreprises plus ouvertes à la diversité

Une majorité de salariés pensent être discriminés un jour

Une méconnaissance des actions menées par les entreprises en faveur de la diversité est toutefois visible. Ainsi, seuls 10 % des salariés ont connaissance de l’existence d’un service ou d’une mission consacré à cette question. De plus, beaucoup d’entre eux (40 %) n’ont connaissance d’aucune action entreprise dans ce sens. Reste que lorsque des actions sont mises en place, pour 74 % des sondés, elles sont jugées efficaces.

Quant au sentiment de discrimination, il est moins fort que l’an passé mais reste présent chez une majorité de salariés. L'enquête montre qu'une majorité de salariés (51 % contre 59 % en 2013) n'exclut pas d'être un jour victime d'une discrimination au travail. Les femmes sont 61 % à craindre cela. L’âge, l’apparence physique et le type ou niveau de diplôme sont les trois critères principaux sur lesquels les sondés pensent être discriminés un jour.

L’affichage d'une appartenance religieuse moins discriminant

Mais ce ne sont pas ces critères qui sont actuellement les principaux facteurs de discriminations en entreprise. « Le handicap et l’affichage de son appartenance religieuse restent deux sources de discrimination majeures », est-il noté dans l’enquête.

Concernant le critère du handicap, 70 % des sondés estiment qu’une personne handicapée peut être embauchée dans leur entreprise. 57 % pensent qu’elle peut occuper un poste avec contact avec la clientèle et 54 % un poste à responsabilité. Les pourcentages recueillis sont légèrement meilleurs que l’an passé.

Les résultats concernant les personnes affichant leur appartenance religieuse sont moins bons. Ainsi, 65 % des sondés estiment qu’une personne affichant son appartenance religieuse peut être embauchée dans leur entreprise. C’est encore moins pour un poste exigeant le contact avec la clientèle (54 %) et ce pourcentage descend à 52 % s’il s’agit d’occuper un poste à responsabilité. Toutefois, afficher sa religion est beaucoup moins perçu comme un facteur discriminant que l’an dernier. L’indice de facilité de carrière atteint une moyenne de 57 % contre 51 % en 2013.

Les grandes entreprises plus ouvertes à la diversité

L’appartenance religieuse reste toutefois le critère perçu par les salariés comme étant le plus discriminant, loin derrière le fait d’être une personne âgée de plus de 50 ans (74 % de chance d’être embauchée dans l’entreprise des sondés), une personne noire (90 %) ou une femme (94 %). Pourtant, seuls 6 % des sondés estiment qu’il faut lutter en priorité contre les discriminations liées aux convictions religieuses.

A la question de savoir sur quels éléments les entreprises doivent lutter prioritairement pour permettre plus d’égalité, les sondés répondent majoritairement l’âge, le genre, le handicap et la couleur de peau. Ces dernières années, « les discriminations liées à l’âge, au genre et au handicap ont fait l’objet d’une véritable prise de conscience », écrivait en septembre l’Institut Montaigne. Deux semaines après, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) faisait le même constat en dressant son bilan des 10 ans de la charte de la diversité, dans lequel il faisait remarquer que la charte n’avait rien changé aux discriminations subies par les jeunes diplômés d’origine étrangère.

Le baromètre du MEDEF, pour sa part, fait le même constat que l’an dernier ; la discrimination religieuse, dont les musulmanes voilées sont les premières victimes, n’est toujours pas une préoccupation pour les salariés. Une évolution positive est cependant visible dans les résultats de cette enquête. Il est par ailleurs remarqué que les grandes entreprises sont « plus en avance sur la diversité et l’égalité des chances ».

« L’indice de climat d’égalité des chances, en baisse en 2013, repart à la hausse », résume le rapport.

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Télécharger le Baromètre 2014 de la perception de l’égalité des chances en entreprise ici :





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