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Sur le vif

Europalestine face à Hassen Chalghoumi devant la justice

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 13 Juin 2014 à 19:11

           


Hassen Chalghoumi comparaissait jeudi 12 juin devant la 17ème chambre correctionnelle de Paris après plainte de l'association Europalestine pour diffamation. En cause : ses propos tenus lors d’un colloque le 18 février 2013 dans lequel il accusait l’association d’avoir mis le feu à la voiture de Sammy Ghozlan, le président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) avec qui il est très proche.

Courrier de l’Atlas a assisté à l’audience au début de laquelle l’extrait incriminée de la vidéo a été diffusé. On y voit Hassan Chalghoumi rendre « hommage à (son) frère Sammy (Ghozlan, ndlr) pour son excellent travail, non seulement en Seine-Saint-Denis mais aussi à l’échelle nationale », avant de déclarer : « Malgré les difficultés, ces moments où ils ont brûlé sa voiture, le fameux Europalestine…».

Aux yeux d’Olivia Zemor, la présidente de l’association, « Hassen Chalghoumi a bien désigné Europalestine comme étant le responsable de l’incendie de la voiture ». Mais « jamais, en 13 ans d’existence, nous avons eu recours à la violence, Et c’est de notoriété publique ! C’est de la pure calomnie. D’ailleurs, je ne sais pas où Hassen Chalghoumi est parti chercher de telles accusations », lance t-elle à la barre.

Invité à son tour à s’exprimer, Hassen Chalghoumi revient sur ses propos qui ont fait bondir l’association pro-palestinienne. « Ça fait longtemps que cette association a des soucis avec Sammy Ghozlan. Il m’en a déjà parlé. Je ne voulais pas dire qu’Europalestine a brûlé la voiture de Sammy, mais il est tellement harcelé par eux, que peut-être que les gens ont été poussés à faire ça », dit-il.

Mais « vous-mêmes, avez eu des soucis avec cette association ? » lui demande alors le juge. « Je ne peux pas vous dire, je ne suis jamais allé sur leur site », répond M. Chalghoumi. Le juge le questionne alors sur le fait qu’il n’ait pas démenti les accusations avant la plainte déposée par Europalestine le 13 mai 2013. « Je ne savais pas que les vidéos étaient diffusées », se défend-t-il.

Une relaxe en vue ?

Sammy Ghozlan, également appelé à témoigner, est allé dans le sens de son « frère ». « Les incitations à la haine, comme celles d'Europalestine, peuvent pousser certains à passer à l’acte », a-t-il lâché.

Pour l'avocate, « les propos de M. Chalghoumi sont clairs : il a dit qu’Europalestine avait brûlé la voiture de Sammy Ghozlan. J’ai besoin que le tribunal le condamne pour ses propos. Si vous ne le faites pas, je n’aurais jamais de démenti de sa part et les gens vont continuer à croire que c’est vrai. Leur intérêt est de salir cette association parce qu’elle demande le respect du droit international pour le peuple palestinien. On n’a pas le droit de les prendre en otages en les traitant d’antisémites. Europalestine a été diffamée. Ces accusations sont donc fallacieuses », a argumenté de son côté Maitre Cochain, l’avocate de l’association.

Mais la procureure de la République a tout de même choisi de plaider la relaxe pour l’imam de Drancy. « La phrase n’est pas claire. Cela est aussi dû au fait que le prévenu s’exprime mal en français. De plus, les propos ont été rapportés de l’oral à l’écrit. Ils peuvent être donc interprétés de différentes façons », plaide-t-elle. Ce pourrait donc être son mauvais niveau de français qui l'aiderait à sortir de l'impasse... Le verdict sera rendu le 18 septembre prochain.





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