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Sur le vif

Egypte : le bain de sang se poursuit

Rédigé par La Rédaction | Lundi 19 Août 2013 à 12:41

           


En Égypte, la répression policière contre les partisans du président déchu Mohamed Morsi mercredi 14 août fut des plus sanglantes. Dans tout le pays, au moins 578 personnes sont décédées.

Ce bain de sang s'est poursuivi, samedi 17 août, quand la police a évacué avec force des centaines de pro-Morsi, qui s'étaient retranchés dans la mosquée Al-Fath, dans le centre du Caire, vendredi 16 août. Ce jour de grande prière avait déjà été meurtrier. Au moins 75 manifestants avaient ainsi perdu la vie dans tout le pays lors d'affrontements avec les forces de l'ordre. Quatre jours après la répression de mercredi, on dénombrait près de 800 morts.

Il faut dire que le nouveau gouvernement, qui considère les Frères musulmans comme des terroristes, est bien décidé à les mater. Jeudi 15 août, il avait ainsi décrété l'état d'urgence et autorisé l'armée à tirer à balles réelles sur les manifestants. Le chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, qui avait organisé la chute de Mohamed Morsi, le 3 juillet, a de nouveau assuré, dimanche 18 août, que le pouvoir « ne pliera pas devant la violence des islamistes ».

Toutefois, le nouveau gouvernement, dont le vice-président et Nobel de la paix Mohamed El Baradei a annoncé sa démission mercredi 14 août, a ordonné la dissolution des « comités populaires ». Ces milices civiles mises en place par des anti-Morsi se sont donné pour mission de réprimer elles-mêmes les militants de l'autre camp.

Reste que la répression des forces de l'ordre est toujours grande. Ce dimanche 18 août, 36 Frères musulmans, arrêtés par les autorités à la suite des manifestations des jours précédents, sont morts asphyxiés par des gaz lacrymogènes alors qu'ils tentaient de s'évader lors de leur transfert vers une maison d'arrêt située dans la banlieue de la capitale.


Depuis le début de la répression sanglante de mercredi, la communauté internationale a condamné presque unanimement ces violences. De nombreux pays occidentaux comme les États-Unis ont appelé leurs ressortissants à quitter ce pays.

En revanche, l'Arabie Saoudite soutient ouvertement le gouvernement intérimaire. Le roi Abdallah a indiqué l'appuyer face au « terrorisme » et ordonné l'envoi de trois hôpitaux mobiles dans le pays. Le Qatar, qui a condamné la répression de mercredi, a, pour sa part, précisé avoir soutenu financièrement l'Etat égyptien et non les Frères musulmans.

Si l'ingérence des pays occidentaux semble écartée, une réunion des ambassadeurs de l'Union européenne sur l'Egypte est prévue pour ce lundi 19 août à Bruxelles.

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