C’est une polémique dont la Grande Mosquée de Paris aurait bien voulu se passer aux lendemains de la grande marche contre l’antisémitisme à laquelle l’institution a refusé de s’associer. Abdelali Mamoun, imam de la GMP, a mis en doute, mardi 14 novembre sur RMC la réalité de l’explosion des actes antisémites en France, en réclamant des « éléments concrets » au micro d’Apolline de Malherbe.
Tout en prenant le soin de condamner l’antisémitisme, il a déclaré : « On n’a pas suffisamment d’informations qui clarifient la question de tous ces actes antisémites. On nous donne ces chiffres mais on ne nous explique pas ce qu’il y a ». « Je dis qu’il existe aussi de l’islamophobie, des actes antimusulmans qui sont tout autant détestables et dont les musulmans sont victimes », a-t-il ajouté.
Des réactions d’indignation ont vite fusé. Présente lors d’une rencontre organisée entre responsables musulmans et Gérald Darmanin le 11 novembre, Valérie Pécresse, a dénoncé sur X une « déclaration choquante de l’imam Mamoun ». « Cette volonté de désinformation est inacceptable. La Grande Mosquée de Paris doit la condamner ! », a ajouté la présidente de la Région Ile-de-France.
Tout en prenant le soin de condamner l’antisémitisme, il a déclaré : « On n’a pas suffisamment d’informations qui clarifient la question de tous ces actes antisémites. On nous donne ces chiffres mais on ne nous explique pas ce qu’il y a ». « Je dis qu’il existe aussi de l’islamophobie, des actes antimusulmans qui sont tout autant détestables et dont les musulmans sont victimes », a-t-il ajouté.
Des réactions d’indignation ont vite fusé. Présente lors d’une rencontre organisée entre responsables musulmans et Gérald Darmanin le 11 novembre, Valérie Pécresse, a dénoncé sur X une « déclaration choquante de l’imam Mamoun ». « Cette volonté de désinformation est inacceptable. La Grande Mosquée de Paris doit la condamner ! », a ajouté la présidente de la Région Ile-de-France.
Les propos de l’imam « ne suivent aucune directive de l’institution »
La GMP a très vite pris la plume dans l’optique de désamorcer la vilaine controverse. Dans un communiqué, son recteur, Chems-Eddine Hafiz « s’inscrit en faux » contre les propos tenus par l’imam, qui n’est « pas le porte-parole » de l’institution et « s’exprime dans les médias à titre personnel ». « Ses propos ne suivent aucune directive de l’institution. Contrairement aux propos en question, la Grande Mosquée de Paris ne nie pas, ne minimise pas et ne relativise pas l’ensemble des actes antisémites survenus en France ces dernières semaines, et a une confiance totale dans les chiffres diffusés par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer », affirme-t-elle, avant de déplorer et condamner « totalement » la recrudescence des actes antisémites.
« Par son histoire, par son identité et par le message qu’elle porte aujourd’hui, la Grande Mosquée de Paris réaffirme son engagement entier dans la lutte contre l’antisémitisme et contre toute autre forme de racisme. Elle continuera à défendre la fraternité religieuse au sein de notre communauté nationale », conclut-elle.
Bien avant les déclarations polémiques de l’imam, la Grande Mosquée de Paris fait face à une levée de boucliers de hauts représentants du culte juif mécontents de ses positions sur le conflit israélo-palestinien à l’aune des événements du 7 octobre au Proche-Orient et sur la marche contre l’antisémitisme.
Le rabbin Moché Lewin, conseiller spécial du Grand Rabbin de France, a ainsi annoncé, lundi 13 novembre, sa démission de la Commission d'adaptation du discours de l'Islam en France créée au sein de la GMP. « Le refus de qualification de terroriste du massacre perpétré par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier et de participer à la marche pour la République et contre l’antisémitisme sont les points de divergence fondamentaux », a-t-il expliqué dans un communiqué. « En tant que personne profondément attaché au dialogue interreligieux, à la paix et à la lutte contre toute forme de racisme, il est de ma responsabilité morale de me retirer de cette commission », a-t-il poursuivi, souhaitant de la GMP « des engagements plus forts envers la paix et la lutte contre toute forme de racisme ».
Chems-Eddine Hafiz a fait partie de la délégation de représentants des cultes qui ont rencontré Emmanuel Macron lundi 13 novembre. « Je ne veux pas faire de concurrence victimaire ou dire que les actes antimusulmans sont aussi importantes que les actes antisémites, je ne l’ai jamais dit. Je considère que les chiffres montrent qu’il y a une véritable montée de l’antisémitisme. J’ai assené avec énormément de force que l’islam et les musulmans ne peuvent pas être antisémites. L’antisémitisme ne passera pas par les mosquées de France », a-t-il martelé à la sortie de l’Elysée.
Il a dénoncé dans le même temps le « déchaînement de déclarations faites contre les musulmans ». « On a aujourd’hui enlevé cette distinction entre l’islamisme et l’islam et il y a malheureusement une vraie confusion. Les musulmans de France, qui sont des citoyens à part entière, souffrent énormément de cet amalgame et il fallait le dénoncer ».
Mise à jour : Invité sur BFM TV, Abdelali Mamoun s'est excusé « auprès des téléspectateurs et de toute la communauté juive de France s'ils ont pu comprendre de ma part que je remettais en cause l'existence d'actes antisémites en France ». L'imam déclare ne pas avoir compris que le millier d'actes recensés dans le pays sont enregistrés depuis le 7 octobre, un chiffre qui l'avait « choqué » sur le plateau et qui l'avait poussé à demander plus de détails à la journaliste sur la recrudescence des actes et leur nature. En aucun cas, répète-t-il, il ne nie la réalité de l'antisémitisme en France.
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Marche contre l'antisémitisme : le refus répété du recteur de la Grande Mosquée de Paris d'y participer
« Par son histoire, par son identité et par le message qu’elle porte aujourd’hui, la Grande Mosquée de Paris réaffirme son engagement entier dans la lutte contre l’antisémitisme et contre toute autre forme de racisme. Elle continuera à défendre la fraternité religieuse au sein de notre communauté nationale », conclut-elle.
Bien avant les déclarations polémiques de l’imam, la Grande Mosquée de Paris fait face à une levée de boucliers de hauts représentants du culte juif mécontents de ses positions sur le conflit israélo-palestinien à l’aune des événements du 7 octobre au Proche-Orient et sur la marche contre l’antisémitisme.
Le rabbin Moché Lewin, conseiller spécial du Grand Rabbin de France, a ainsi annoncé, lundi 13 novembre, sa démission de la Commission d'adaptation du discours de l'Islam en France créée au sein de la GMP. « Le refus de qualification de terroriste du massacre perpétré par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier et de participer à la marche pour la République et contre l’antisémitisme sont les points de divergence fondamentaux », a-t-il expliqué dans un communiqué. « En tant que personne profondément attaché au dialogue interreligieux, à la paix et à la lutte contre toute forme de racisme, il est de ma responsabilité morale de me retirer de cette commission », a-t-il poursuivi, souhaitant de la GMP « des engagements plus forts envers la paix et la lutte contre toute forme de racisme ».
Chems-Eddine Hafiz a fait partie de la délégation de représentants des cultes qui ont rencontré Emmanuel Macron lundi 13 novembre. « Je ne veux pas faire de concurrence victimaire ou dire que les actes antimusulmans sont aussi importantes que les actes antisémites, je ne l’ai jamais dit. Je considère que les chiffres montrent qu’il y a une véritable montée de l’antisémitisme. J’ai assené avec énormément de force que l’islam et les musulmans ne peuvent pas être antisémites. L’antisémitisme ne passera pas par les mosquées de France », a-t-il martelé à la sortie de l’Elysée.
Il a dénoncé dans le même temps le « déchaînement de déclarations faites contre les musulmans ». « On a aujourd’hui enlevé cette distinction entre l’islamisme et l’islam et il y a malheureusement une vraie confusion. Les musulmans de France, qui sont des citoyens à part entière, souffrent énormément de cet amalgame et il fallait le dénoncer ».
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