il y a de cela quelques années une mère m'amena son fils Depuis qu'il était amoureux il se laissait mourir Elle avait déjà tout essayé C'est du moins ce qu'elle me dit Elle était désemparée parce qu'il n'avait que neuf ans Dans les yeux de l'enfant je reconnus la flamme de leïla Le tigre ne crie pas sa tigritude Mais l'amoureux se meurt quand il ne peut ouvrir son coeur J'installai le majnoun en herbe à ma table de travail Je lui apportai le nécessaire et lui proposai d'écrire le plus beau des poèmes à sa leïla aimée
voici ce poème

comme je t'aimais déjà je t'ai aimée quand je t'ai vue
et depuis que je t'ai vue, ça n'a pas arrêté
je n'ai pas cessé de te voir encore et encore
partout où je me tourne c'est toi que je vois encore
le matin je ne peux pas manger parce que je pense à toi
quand il est midi je me lève et je me mets à table
mais je ne peux pas manger même si c'est du steak frites
et je ne peux pas manger parce que je pense encore à toi
quand vient le soir et que je dois dîner je m'installe bien
mais je ne peux pas manger parce que je pense toujours à toi
et quand il est l'heure et que je vais me coucher
je mets mon pyjama et je me brosse les dents
mais je ne peux pas dormir parce que j'ai faim

merci oh majnoun en culotte courte au ventre vide et au coeur plein Depuis que j'ai lu ton poème j'ai compris pourquoi je chante pour l'amour de l'amour