Sur le vif

Un adolescent palestinien assassiné à Jérusalem

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 2 Juillet 2014 à 17:13



Mohammad Abou Khdeir
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, au lendemain des funérailles des trois jeunes colons israéliens retrouvés morts, Muhammad Abu Khdeir, un Palestinien de 16 ans, a été enlevé à Jérusalem-Est et tué. « Un acte de vengeance présumé », a estimé la radio militaire israélienne.

« Après des recherches, un corps a été retrouvé près de la forêt de Jérusalem » dans un quartier israélien, a rapporté un porte-parole de la police. L’adolescent palestinien avait été vu en train d’être mis de force dans une voiture à Jérusalem-Est.

Mahmoud Abbas a réclamé, dans un communiqué, à « Benjamin Netanyahu de condamner l’enlèvement et le meurtre de Muhammad Abu Khdeir comme nous avons condamné ceux des trois Israéliens ». Il a aussi exhorté Israël « à prendre des mesures concrètes sur le terrain pour arrêter les attaques de colons et le chaos qui résulte de ces agressions ».

Le Premier ministre israélien a demandé « l'ouverture d'une enquête pour retrouver dans les meilleurs délais les auteurs de ce crime abominable et en déterminer le circonstances ». « Il n’y a pas de différence entre les sangs versés. Un meurtre est un meurtre, quels que soient la nationalité ou l’âge. Il n’y a aucune justification, pas de pardon ou d’expiation », s'est ainsi exprimé dans un communiqué la famille d'un des colons israéliens.

Avant Muhammad Abu Khdeir, au moins cinq palestiniens ont été tués lors des opérations de recherche des jeunes colons, sans que leurs morts n'aient été condamnés. « Notre peuple ne restera pas inerte face à ce crime ni à aucun autre crime d’assassinat, d’incendie ou de démolition commis par les hordes de colons et vous paierez le prix de tous ces crimes », a affirmé le Hamas, s’adressant aux dirigeants israéliens « qui en portent la responsabilité directe ».

Dans les jours précédents, des éditorialistes israéliens avaient averti leur gouvernement de ne pas prendre de mesures répressives généralisées afin de ne pas embraser la situation. Un analyste du quotidien Haaretz a prévenu qu’une vague d'agressions visant la minorité arabe ou les Palestiniens pourrait survenir. Mais les appels à la guerre et à une « vengeance » provenant de la part même de membres du gouvernement sont bien plus audibles.

Les tensions restaient très vives mercredi, alors que la situation n’était pas apparue aussi dégradée depuis la fin de la deuxième Intifada. Des heurts entre Palestiniens et les forces israéliennes ont notamment éclaté dans le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est. Un rassemblement avait été organisé près de la maison du défunt, rapidement réprimé par Israël.

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