Sur le vif

Tunisie : Ennahdha annonce sa rupture avec l’islam politique

Rédigé par | Lundi 23 Mai 2016 à 15:48



Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, largement réélu ce dimanche 22 mai lors du 10e congrès du parti.
Le parti tunisien Ennahdha a clôturé dimanche 22 mai à Hammamet son 10e congrès national. Le cofondateur et leader historique du parti, Rached Ghannouchi a été reconduit comme président. A 74 ans, il a remporté l’élection avec 75,6 % des voix. Mais l’enjeu de ce rassemblement était tout autre. Ennahdha a acté une évolution majeure, à savoir la séparation entre les activités politiques et religieuses. Le parti annonce ainsi ne plus se revendiquer de l’islam politique.

La motion appelant à la concentration unique du parti sur l’action politique a été adopté à 80 % après le vote des 1 200 délégués. La prédication (da'wa) est ainsi confiée uniquement à la « société civile ». « Nous nous dirigeons de manière sérieuse, cela a été adopté aujourd'hui, vers un parti politique, national, civil à référent islamique, qui œuvre dans le cadre de la Constitution du pays et s'inspire des valeurs de l'islam et de la modernité », a déclaré Rached Ghannouchi à la presse.

Ridha Idriss, membre du conseil consultatif du parti, explique ce qu’il entend par référence à l’islam : « ses valeurs de travail, d’honnêteté, de désintéressement ou de justice peuvent être mises au service de politiques publiques répondant aux défis de notre temps. Mais le parti doit se limiter à la seule politique. »

Ennahdha a choisi également de faciliter les conditions d’adhésion au parti en annulant la condition des trois parrainages nécessaires pour devenir membre. Surtout, le nouveau règlement permet désormais la présentation d’un candidat à la présidence de la Tunisie.

Lire aussi :
Rached Ghannouchi à la Grande Mosquée de Paris
Elections Tunisie : Ennahdha reconnaît la victoire de Nidaa Tounes
Ennahdha rassure les juifs de Tunisie, Chalghoumi enfonce le clou