Sur le vif

Syrie : 1 700 morts dans une attaque au gaz, d’après l'opposition

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 22 Aout 2013 à 14:20



Les images ont vite fait de choquer. Elles sont parfois insoutenables. Et pour cause : on y voit des dizaines de cadavres alignés et des enfants agoniser. Ces images proviennent de vidéos prises en Syrie, mercredi 21 août, dans la banlieue de Damas.

Tout porte à croire que ce massacre aurait été perpétré avec des armes chimiques, comme l’affirment les opposants au régime. Le nombre de victimes n’est pas encore, mais l'opposition évoque dans un dernier bilan plus de 1 700 morts.

En juin, la France, le Royaume-Uni puis les Etats-Unis avaient affirmé que des armes chimiques avaient été utilisées par le régime de Bachar Al-Assad. Mais ces pays cherchent tout de même à savoir si le massacre de mercredi est bien dû à l’utilisation de gaz . Si c’est le cas, « alors Bachar Al-Assad considère qu'il a une impunité absolue », a commenté Laurent Fabius, jeudi 22 août sur BFM TV, rappelant que ce drame a eu lieu « un an et un jour après la célèbre phrase d'Obama sur le fait que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie était la ligne rouge à ne pas franchir ». Le ministre des Affaires étrangères estime que la communauté internationale, Américains, Anglais et Français en tête, doit répondre par une « une réaction de force », tout en excluant l'envoi de troupes au sol mais sans donner plus d’explications sur la stratégie à adopter.

Jusqu’à présent, la communauté internationale n’a pas réussi à se faire entendre de Bachar Al-Assad, qui ne lâche rien face à la contestation dont il est l’objet. Mais des inspecteurs de l’ONU sont actuellement sur place. « Le régime doit laisser ces enquêteurs enquêter » sur les lieux du drame de mercredi, estime Laurent Fabius. « L'enquête doit avoir lieu. Pour Bachar el-Assad, c'est simple : en les laissant aller sur place, il peut démontrer son innocence. Si les Syriens refusent, ça veut dire qu'ils sont pris la main dans le sac », selon lui.

« Il faut que les Russes prennent leurs responsabilités. Eux-mêmes condamnent, en théorie, les armes chimiques. S'il y a un doute, alors il faut le lever », a également ajouté le ministre. En effet, pour la Russie, alliée indéfectible du régime syrien, il n’y a eu aucun massacre par armes chimiques, tout est de la manipulation.

En attendant, Fahad al-Masri, le porte-parole de l'Armée Syrienne Libre, a demandé « l'intervention de la Croix-Rouge internationale et de Médecins sans frontières pour sauver et aider les civils blessés ». « Cela fait deux ans et demi que la révolution syrienne a commencé, et un an et demi que l'on réclame l'intervention de la communauté internationale, dont la France », a-t-il ajouté.

Avant ce massacre, dont toute la lumière reste à faire, la barre des 100 000 morts avait déjà été franchie dans cette guerre civile sanglante.

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