Société

Sadiq Khan, un self-made man élu maire de Londres

Rédigé par | Vendredi 6 Mai 2016 à 20:25

Sadiq Khan est désormais maire de Londres et il n'est pas que musulman. Retour sur le parcours d'un des illustres représentants du Labour.



Sa victoire ne fait plus de doute. Sadiq Khan est devenu le maire de Londres à l’issue de l’élection municipale organisée jeudi 5 mai dans la capitale britannique.

Le travailliste, qui était le favori du scrutin, succède à Boris Johnson et ravit ainsi le fauteuil aux conservateurs. Par 44 % contre 35 % des voix, Sadiq Khan a enregistré une large avance sur son rival Zac Goldsmith, fils d'un multimillionnaire que tout oppose.

La plupart des titres de la presse mainstream sont sans appel : c'est un maire musulman qui a pris la tête de Londres. S'il est certes devenu le premier maire de confession musulmane d’une grande capitale européenne, son appartenance religieuse n’a pas été un argument électoral pour Sadiq Khan ni pour son parti.

Ses rivaux politiques ont bien tenté de l’utiliser... contre lui afin de l’accuser de liens avec des groupes extrémistes. Sans succès.

Un parcours exemplaire

Bien au-delà de sa religion dont il s'est dit fier, Sadiq Khan a convaincu une majorité de Londoniens de lui octroyer sa confiance pour les quatre prochaines années grâce à l'image de « self-made man » qu'il s'est forgé.

Agé de 45 ans, Sadiq Khan, fils de chauffeur de bus pakistanais et d'une couturière arrivés en Angleterre avant sa naissance en 1970, est le cinquième d'une fratrie de huit enfants. Sa réussite dans les études le conduit à devenir avocat spécialiste des droits de l'homme et de la lutte contre les discriminations avant d'embrasser pleinement une carrière politique lorsqu'il devient en 2005 député de Tooting, quartier populaire du sud de Londres où il a grandi et où il réside toujours avec sa femme, elle-même avocate.

Il est par la suite nommé secrétaire d'Etat chargé des Communautés en 2008 puis chargé des Transports en 2009 sous le gouvernement de Gordon Brown. Entre 2010 et 2015, il fut membre du cabinet fantôme de l'opposition - un contre-gouvernement officiel - qui avait alors à sa tête Ed Miliband, chef du Labour. Signe de son importance au parti, le député de Tooting avait été nommé Lord Chancelier et secrétaire d'Etat à la Justice.

En automne 2015 et à la surprise générale, le travailliste remporte la primaire de son parti en vue de briguer la mairie de Londres, une des villes les plus chères au monde qu'il ambitionne de rendre plus accessible aux classes moyennes. L'homme, un pro-Européen opposé à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (anti-Brexit) et qui s'est dit favorable au mariage homosexuel, a ainsi promis le gel des tarifs des transports en commun et a fait du logement abordable une de ses priorités pendant sa campagne face à la flambée des prix de l'immobilier. Il appelle de ses vœux à ce que l'ensemble des Londoniens aient les mêmes opportunités que la City a pu lui offrir sa vie durant. Avec Sadiq Khan, l'image du Labour en sort grandie.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur