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Red bull interdit en Tchétchénie

Rédigé par Djoher Deblaoui | Mardi 2 Aout 2011 à 12:27

Commercialisée en France depuis avril 2008, après bien des refus, la boisson énergisante Red Bull se voit dorénavant interdite aux mineurs tchétchènes. Considérée comme contraire aux préceptes de l’islam au même titre que l’alcool, la boisson qui donne des ailes devra faire de nouveau face à des polémiques concernant sa composition.



Interdit en France de 2003 à 2008, vis-à-vis des effets douteux de la taurine et au taux trop élevé de caféine, le Red Bull n’a pas été très facilement accepté en Europe.

D’ailleurs, si l'État français a été contraint d'autoriser la vente de ce produit, c’est bien parce qu’il ne pouvait pas prouver la nocivité de cette boisson. Et il aurait pu être condamné à payer une amende de 300 millions d'euros pour cause d'interdiction de commercialisation.

Donc, depuis, la canette bleu et argent est vendue avec la mention « déconseillé aux enfants et aux femmes enceintes ».

Pourtant, en Tchétchénie, cette commercialisation n’est pas vue du même regard qu’en France.

Une boisson au même titre que l’alcool

En Tchétchénie, la boisson Red Bull est de nouveau sous les feux des projecteurs d’après le quotidien britannique « The Guardian ». Rukman Bartiyev, ministre en charge de la santé, l’a en effet déclarée comme étant « anti-islam » et qu’elle serait soumise aux mêmes restrictions que les boissons alcoolisées. Elle est « comparable à la bière. » Elle sera donc vendue uniquement le soir, interdite aux mineurs et introuvable les jours de ramadan.

Cette interdiction rencontre la volonté de la partie plus conservatrice de la société tchétchène. Mais beaucoup de Tchétchènes contestent ces restrictions qu'ils estiment toujours plus importantes.

La République de Tchétchénie a été formée en 1991, un mois avant la dislocation de l'Union soviétique. Les critiques volent à propos de la ligne politique jugée dure du président Ramzan Kadyrov. On lui reproche aussi d'imposer sa propre vision de l'Islam.

Une chose importante à préciser. Si le ministre indique que la boisson est anti-islam, cela ne signifie pas pour autant qu’elle sera bannie de Tchétchénie, mais seulement interdite aux moins de 18 ans.

Jugé trop dangereux pour la santé

C'est la Suisse qui a ouvert la voie de la libéralisation de cette boisson, en autorisant la vente du Red Bull en 1990. Et, pourtant, c’est la même Suisse qui pointe dorénavant son doigt dessus. Ce sont les élèves qui en seraient la cause. Les adolescents la consommeraient beaucoup trop au goût des enseignants. Toute la journée, et cela dès le petit déjeuner. Résultat du mélange explosif sucre-taurine-caféine : les élèves deviennent hyperactifs, ils n'arrivent plus à rester assis à leur place ni à suivre les cours. Plusieurs élèves se sont vu prescrire de la Ritaline, médicament utilisé pour soigner des enfants et adultes atteint de troubles de l'attention et d'hyperactivité.En France, rappelons que le Red Bull n’a été autorisé qu’en 2008. Avant, il était apparenté à une boisson nuisible pour la santé.

« Nous avons estimé que les teneurs en taurine et en D-glucuronolactone sont si élevées qu'il n'est pas possible de penser que ce produit ne présente pas de risque pour la santé.» expliquait à l’époque le porte-parole du Conseil supérieur d'hygiène publique français. Selon cet organisme, des études réalisées sur des rongeurs avaient démontré que les animaux qui avaient bu des boissons énergisantes souffraient de problèmes rénaux et avaient des troubles du comportement, allant jusqu’à ronger leurs pattes. Le numéro un mondial des « energy drinks » est aujourd'hui commercialisé dans 162 pays à travers le globe, y compris tous les pays européens.

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