Sur le vif

Manuel Valls refuse de voir Tariq Ramadan devenir Français

Rédigé par Saphirnews | Lundi 23 Mai 2016 à 08:00



Tariq Ramadan émettait publiquement, en février dernier, le souhait d’obtenir la nationalité française. Plus de trois mois après, le Premier ministre Manuel Valls a affirmé son opposition à ce vœu.

« Il n'y a aucune raison pour que M. Tariq Ramadan obtienne la nationalité française. Quand on aspire à être français, c'est qu'on aspire à partager des valeurs », a-t-il déclaré sur Radio J dans un entretien enregistré samedi 21 mai à Matignon avant son départ pour un déplacement en Israël. Il juge ainsi que les discours de l’intellectuel suisse serait « contradictoire » avec les valeurs françaises, en déclarant qu’« il y a toujours ces capitulations, ces ambiguïtés, avec Les Indigènes de la République, les discussions avec Mme Clémentine Autain (porte-parole d’Ensemble, ndlr) et Tariq Ramadan, ambiguïtés entretenues qui forment le terreau de la violence et de la radicalisation ».

Cette dernière a exigé de Manuel Valls des excuses sous menace de porter plainte contre lui. « Ces propos sont mensongers. Je n'ai jamais rencontré personnellement Tariq Ramadan, ni partagé de tribune avec lui. Ces accusations ineptes visent à dire que moi-même, et à travers moi ma famille politique, seraient le terreau du terrorisme », a déclaré à l'AFP Clémentine Autain, pour qui l'idée de partager un quelconque lien avec le professeur est exclue.

Quant à Tariq Ramadan, il s'est fendu d'un tweet dimanche 22 mai en fin de soirée, préférant tacler le Premier ministre pour les ventes d’armement par la France à des régimes dénoncés pour les multiples violations des droits de l’homme comme l’Egypte.

Pendant ce temps, Manuel Valls était au Proche-Orient, où il s'est à de nombreuses reprises présenté comme un « ami d'Israël » et un opposant franc à la campagne BDS. « Au fond, derrière ce boycott nous savons bien ce qu’il y a, non seulement la contestation, mais aussi la détestation de l’Etat d’Israël, la détestation d’un foyer juif, et donc des juifs dans leur ensemble », a déclaré le Premier ministre à l'approche d'une conférence à Paris pour la relance d'un processus de paix dans la région.

Dans un communiqué daté du 19 mai, Amnesty International a défendu la campagne BDS. « Si la répression de l’incitation à la haine et à la discrimination est légitime, elle ne peut se confondre avec la critique tout aussi légitime de la politique d’un Etat. La promotion du boycott rentre dans le cadre de cette critique de l’action non violente », estime Dominique Curis, chargé de plaidoyer pour la liberté d’expression au sein de l'ONG.

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