Sur le vif

Les dignitaires musulmans du Togo exigent la libération de l’imam de Sokodé

Rédigé par | Vendredi 20 Octobre 2017 à 17:27



L’Association des cadres musulmans du Togo (ACMT) a exigé, jeudi 19 octobre, la libération de Alpha Hassan Mollar - de son vrai nom Alassani Mohamed Djobo -, l’imam de Sokodé arrêté lundi 16 octobre par les autorités pour ses prises de positions contre le régime.

Les autorités accusent le dignitaire religieux d’appeler « à la violence et à la haine » contre les militaires lors de ses prêches. Il aurait par ailleurs créé un tribunal destiné à juger les militaires. Son arrestation a provoqué une vague de contestation qui s’est manifesté par des émeutes dans plusieurs villes du pays.

L’ACMT affirme vouloir contribuer à « la restauration d’un climat de paix et de cohésion sociale ». Les dignitaires religieux ont tenu à rapporter des propos pacifistes tenus par Alpha Hassan Mollar. « Si marche il doit en avoir, ça ne devrait être que des marches pacifiques encadrées par les forces de l’ordre », « Nous n’aurons la victoire que dans la non-violence » ou encore « Ne vous en prenez pas aux enfants des militaires ni à leurs femmes car leurs enfants sont comme vos enfants et leurs femmes sont aussi comme vos femmes », aurait ainsi déclaré l'imam.

L’ACMT précise que, « s’agissant de l’érection d’un tribunal pour le jugement des militaires au-dessus du plus haut sommet du Togo, il convient de faire remarquer que c’est une rhétorique purement religieuse en rapport avec la foi, qu’elle soit musulmane ou autre. En clair, l’imam faisait allusion au tribunal du Jugement dernier où chacun y passera sans l’aide ni d’un témoin ni d’un avocat ».

Les cadres musulmans exigent « la libération pure et simple » de l’imam, « la convocation des leaders religieux de toutes les confessions pour des concertations à titre préventif » et, enfin, « l’ouverture d’un cadre de dialogue franc et sincère avec les acteurs politiques pour un dénouement heureux de la crise qui secoue notre pays depuis deux mois ».

A Sokodé, la prière du vendredi ne s'est pas tenue dans la mosquée principale de la ville de l'imam.

Lire aussi :
Togo : l’arrestation d’un imam opposant au pouvoir provoque des émeutes